| CALCUL1, subst. masc. A.− [Dans le domaine des mathématiques et de leurs applications] 1. Opération ou ensemble d'opérations portant sur des nombres ou des symboles numériques. Calcul numérique. L'astronome a besoin de calculs longs et compliqués (Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct.,1930, p. 203): 1. Aujourd'hui, il y a mille et trois jours que dure la guerre; j'ai fait ce calcul qui est un calcul de prisonnier dans sa prison.
Green, Journal,1942, p. 221. SYNT. Calcul mental; calcul faux, juste; erreur de calcul; effectuer, faire un calcul. ♦ Loc. vieillie. De calcul fait. Après avoir bien fait le(s) calcul(s). ♦ Proverbe. L'erreur de calcul ne se couvre point. On peut toujours revenir sur une erreur de calcul. 2. Méthode particulière à certaines branches des mathématiques, employée en vue d'obtenir des résultats ou des relations de nature mathématique. Calcul infinitésimal : 2. Ce n'est pas par le calcul des probabilités qu'il [le médecin] doit prédire le futur d'un individu, mais par une analyse profonde de sa personnalité humorale, tissulaire et psychologique.
Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 299. SYNT. Calcul algébrique, analogique, arithmétique, différentiel, exponentiel, intégral, logarithmique, matriciel, opérationnel, statistique, tensoriel, vectoriel. − Abs., cour. Arithmétique scolaire. La classe de calcul : 3. La journée commença par une leçon de calcul, science dont je n'avais pas le goût, mais le respect, car maman y faisait chaque jour des invocations soucieuses. Nous devions étudier la division à un chiffre. Plusieurs de ces petites opérations étaient écrites au tableau.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 75. B.− [En dehors des math. et de leurs applications] 1. Évaluation des probabilités. Le calcul d'un fermier supputant les probabilités de récoltes d'après les qualités de ses champs (Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 24): 4. ... il jeta sur eux [ses voisins], puis reporta sur l'officier son regard calme et sans expression (...) espèce de voile impénétrable sous lequel une âme forte cache de profondes émotions et les plus exacts calculs sur les hommes, les choses et les événements.
Balzac, Ferragus,1833, p. 43. − Au plur. : 5. Le surlendemain de mon arrivée à Prague j'envoyai Hyacinthe porter une lettre à Madame la Duchesse de Berry, que selon mes calculs il devrait rencontrer à Trieste.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 465. 2. Péj. Prévision et combinaison de moyens d'action en vue de son intérêt personnel. Sans calcul. Spontanément. Par calcul. De façon intéressée : 6. Costar (...) était de ces hommes comme il s'en rencontre dans les âges d'extrême civilisation littéraire (...) pédant chez les galants, et galant chez les pédants, tout d'affectation et composé, tout d'artifice et de calcul...
Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 12, 1851-62, p. 214. − En partic. Machination malveillante. Être le jouet d'un calcul : 7. M. Pommerel écrivit à Pauline pour lui demander de passer les jours de fêtes [de Noël] en famille. Elle pesa chaque mot de cette lettre et n'y vit que calcul pour la détourner de la voie où elle s'était engagée contre tous.
Chardonne, Les Destinées sentimentales,Pauline, 1934, p. 18. Prononc. et Orth. : [kalkyl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1484 « opération qu'on effectue sur des nombres donnés » (N. Chuquet, Triparty en la science des nombres, p. 86, P. Marre ds Gdf. Compl.); 1690 (Fur. : Calcul, se dit aussi des supputations qui se font en Astronomie et en Geometrie); 1752 (Trév. : le calcul différentiel et le calcul intégral); 2. 1694 (Ac. : On dit prov. et fig. se tromper en son calcul). Déverbal de calculer*. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, pp. 66-67. |