| CAISSON, subst. masc. A.− Caisse plus ou moins grande servant, en tant que contenant, à divers usages techniques. 1. TRANSPORT(S) a) Grande caisse montée sur roues, utilisée dans l'armée pour le transport des munitions, des vivres, etc. Il croit entendre la marche cadencée des troupes et le roulement des caissons (Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 111): 1. Les cours étaient remplies de caissons de l'artillerie ouverts et chargés de poudre, préparés pour la revue du lendemain.
Vigny, Servitude et grandeur militaires,1835, p. 72. b) Vieilli. Caisse ménagée sous les sièges d'une voiture hippomobile : 2. ... bonne occasion pour faire déjeûner mes chevaux et pour déjeûner moi-même : je tire du caisson de la voiture mon sac à avoine; ...
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 3, 1813, p. 33. − P. métaph., pop. Tête. Se faire sauter le caisson. Se suicider (cf. se faire sauter la cervelle) : 3. Allons, partons de suite, dit-il, je suis pressé d'en finir.
− Quelle mort préférez-vous?
− Faites-moi sauter le caisson.
P. Borel, Champavert,Passereau, l'écolier, 1833, p. 217. 2. MÉD. Caisson à décompression, caisson hypobare. ,,Appareil dans lequel des êtres humains ou des animaux peuvent être exposés à une pression abaissée`` (Méd. Biol. t. 1 1970). ♦ Mal des caissons. Accident dû à la décompression. 3. MAR., TRAV. PUBL. Grande caisse en métal ou en béton armé, employée pour exécuter des travaux sous l'eau. La durée du travail en caisson nécessaire à l'apparition des ostéoarthropathies est des plus variables (P. Ravault, G. Vignon, Rhumatologie clinique,1956, p. 575). B.− ARCHIT. [L'accent est mis sur la partie creuse] Compartiment creux d'un plafond résultant de l'assemblage des solives ou servant à la décoration. Plafond à caissons. Plafond de chêne à caissons sculptés (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 96). Prononc. et Orth. : [kεsɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1418 caixon « coffre servant aux transports militaires » (Caumont, Voy. d'outremer, La Grange ds R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 287); av. 1559 casson (Mart. du Bellay, Mém. ds DG); b) 1636 caisson « petite caisse dans laquelle on envoie des marchandises » (Monet, Abr. des lang. fr. et lat., Genève) − 1751 (Encyclop. t. 2); 2. 1694 archit. (Corneille); 3. 1787 « petit coffre ménagé sous les sièges ou à l'arrière des voitures » (Fér.); 4. 1832 mar. (Raymond). Empr. à l'a. prov. caisson (1375 ds Pansier t. 3), dér. de caissa (caisse*). L'ital. cassone « grosse caisse, boîte » (xives. ds Batt.) peut seulement expliquer la forme casson de 1559. Fréq. abs. littér. : 182. DÉR. Caissonné, ée, adj.,archit. À caissons. La calotte d'une coupole caissonnée, à la façon du Panthéon (Morand, Pare faite de Saligny,1947, p. 128).− [kεsɔne]. − 1reattest. 1885 (Daudet ds Lar. Lang. fr.); de caisson étymol. 2, suff. -é*. BBG. − Kohlm. 1901, p. 16. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 100. − Sar. 1920, p. 46. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 45. − Wind 1928, p. 45, 65, 142, 146. |