| CAFOUILLER, verbe intrans. A.− Fam. Agir de façon désordonnée et inefficace : Depuis qu'on a renversé l'arbre, ça a l'air de cafouiller dans les écuries (...) La vérité, c'est que d'abord, l'arbre est tombé du côté des étables et que tout le feuillage est appuyé maintenant sur le toit, et que ça doit faire craquer les étais, et que les bêtes doivent s'apeurer de ce bruit de foudre.
Giono, Lanceurs de graines,1943, II, 5, p. 143. − Spéc. [Dans le lang. des sp.] Le rameur (...) écorche le sable et cafouille avant d'avoir trouvé l'eau profonde (A. Arnoux, Écoute s'il pleut,1923, p. 104). B.− Pop. Synon. bafouiller.Elle s'est mise à cafouiller (...) qu'elle avait fait un drôle de rêve! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 626). Rem. 1. Attesté au xxes. dep. Guérin 1892. 2. Var. arg. cacafouiller. Dire des bêtises (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1901, pp. 55-56). C'est assommant aussi d'entendre cacafouiller ces insipides bas-bleus (Id., ibid.). 3. Rob. Suppl. 1970 enregistre le part. prés. adj. cafouillant, ante. Qui cafouille. Deux équipes [sportives] cafouillantes. Prononc. : [kafuje]. Pour le redoublement de la syll. initiale, v. cafouillage. Étymol. et Hist. Av. 1740 (Cottignies, dit François de Brûle-Maison, Etrennes tourquennoises et lilloises, Lille, 1813 d'apr. Lar. Lang. fr.); 1896 (G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 53). Terme pic. (Hecart. Corblet) et wallon (Vermesse, Haust, Grandg.), issu de croisement de cacher* et de fouiller* (Bl.-W.5; FEW t. 3, p. 670a; Wartburg, Problèmes et méthodes de la ling., 2eéd., 1963, p. 92). V. caboche. Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 320; t. 3 1972 [1930], p. 400. |