| CABOCHON, subst. masc. A.− Sorte de clou à tête décorée utilisé en ameublement, tapisserie, couture, etc. Trois épingles énormes, à têtes et à cabochons gracieusement travaillés (G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 51);un manteau bleu pétrole orne sa ceinture de cabochons d'acier (Le Monde,16 nov. 1951, p. 9, col. 5). B.− JOAILL. Pierre précieuse ou semi-précieuse polie mais non taillée, de forme convexe. Cabochons de rubis (P. Borel, Champavert,Dina la belle juive,1833, p. 133),Cabochons d'émeraude (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 403). ♦ Cabochon chevé ou crevé. Cabochon évidé par en dessous pour le rendre transparent. − Emploi en appos. Rubis cabochon. Une émeraude-cabochon d'un vert assez pâle (J. Lorrain, Monsieur de Phocas,1901, p. 138). ♦ P. métaph. Mot-cabochon. Mot saillant dans le discours. Elle [la voix de Moréno] dore un mot-cabochon essentiel (Colette, La Jumelle noire,1938, p. 28). C.− P. anal. 1. ARCHIT. Motif décoratif incrusté dans une façade. Les cabochons de sa [de la ferme] maçonnerie scintillaient (J. de La Varende, Le Troisième jour,1947, p. 328). 2. ZOOL. Mollusque gastéropode à coquille univalve dont l'espèce la plus remarquable est le Bonnet de Hongrois (cf. Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 4, 1805, p. 425). Prononc. : [kabɔ
ʃ
ɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1380 subst. cabouchon « taille à bosse, et suivant des courbes données quelquefois naturellement par la pierre elle-même, à l'état brut » (Inv. de Charles V, no2 dans Gay); 1380 adj. balay cabouchon (Op. cit., no1, ibid.); 1400 cabochon, adj. (Pièces relat. au règ. de Ch. VI, II, 558 dans Gdf. Compl.); 2. 1732 « sorte de clou » (Trév.). Dér. de caboche*; suff. -on*. Fréq. abs. littér. : 29. |