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CABARET1, subst. masc.
I.− [Le mot désigne un lieu]
A.− Vieilli. Débit de boissons modeste, où l'on peut parfois prendre des repas. Un cabaret borgne; un pilier de cabaret; aller boire au cabaret :
1. Je me mis en quête d'un cabaret. Comme il était minuit passé, presque tous se trouvaient fermés; cela me mettait en fureur. − Eh quoi! pensais-je, cette consolation même me sera refusée? Je courais de tous côtés, frappant aux boutiques et criant : du vin! Du vin! Enfin je trouvai un cabaret ouvert; je demandai une bouteille, et, sans regarder si elle était bonne ou mauvaise, je l'avalai coup sur coup; ... Musset, La Confession d'un enfant du siècle,1836, p. 79.
2. Nous soupâmes souvent au cabaret du coin; on riait, on buvait, on chantait après boire. Ponsard, L'Honneur et l'argent,1853, III, 1, p. 58.
Dîner de cabaret. ,,... se dit quelquefois, par plaisanterie, d'un dîner fait chez le traiteur ou le restaurateur`` (Ac. 1835-78).
Péj. [Déterminant de subst. abstr.] :
3. ... elle le reçoit pieds nus dans ses pantoufles. − Ce sont là des façons de cabaret, la finesse manque. Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 243.
[Le mot désigne parfois des établissements d'un rang plus élevé] Il mangeait dans les cabarets à la mode, fréquentait les théâtres et tâchait de se distraire (Flaubert, L'Éducation sentimentale,1869, p. 21):
4. Aimez-vous? ... Moi non plus, tout cet atroce bruit, Cet excès de lumière, Qui sévissent dans les cabarets d'aujourd'hui, Qui sont dits « de première » Tous ces points lumineux harcèlent vos regards Comme un essaim d'abeilles, Cependant que les airs des Strauss et des Lehars Vous vrillent les oreilles. Ponchon, La Muse au cabaret,Cabarets d'hier et d'aujourd'hui, 1920, p. 35.
Cabaret littéraire. Cabaret où se réunissent des gens de lettres, des artistes :
5. Le soir il y eut un grand souper chez Joassant, qui représenta le dernier cabaret de la littérature. C'était un endroit rue de Grenelle−Saint-Honoré, en face du passage Véro-Dodat, où passaient la nuit ceux qui revenaient tard des théâtres et des journaux. Champfleury, Les Aventures de MlleMariette,1853, p. 88.
B.− P. ext., cour. Petit établissement de spectacle où l'on peut parfois prendre des repas, consommer des boissons, danser. Un cabaret de chansonniers. Synon. boîte de nuit :
6. Presque toujours, les dîners de moins de huit ou dix personnes se terminent au spectacle; la plupart des cabarets de nuit offrent de véritables revues. Depuis un an ou deux, on s'est mis à donner un peu partout, et avec le plus grand succès, à partir de minuit, une seconde représentation qui dure jusqu'à trois heures du matin. Morand, New-York,1930, p. 172.
7. Imaginez ce qui se passerait dans l'âme d'un habitant de la Plata ou de la Tasmanie s'il voyait, à Paris, sur la scène d'un cabaret, les petites femmes habillées en tailleur, car dans le Montmartre nocturne, le costume traditionnel est de ne pas en avoir du tout. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1963, p. 239.
II.− [Le mot désigne des objets]
A.− Vieilli. Plateau ou table utilisé pour servir le café, le thé, des liqueurs :
8. Jeanne entra, les reins pliés en arrière, pour faire équilibre à un grand cabaret chargé de tasses, qui s'entrechoquaient. Reider, MlleVallantin,1862, p. 64.
P. ext. Service à café, à thé, à liqueurs :
9. ... elle [Julie de Chaverny] demeura debout à la même place, mais tellement émue, que sa main, appuyée sur la table à thé, faisait distinctement trembler le cabaret de porcelaine. Mérimée, La Double méprise,1833, p. 42.
Cave* à liqueurs :
10. Calyste refusa de prendre (...) des liqueurs contenues dans un de ces magnifiques cabarets en bois précieux qui sont comme des tabernacles. Balzac, Béatrix,1839-1845, p. 120.
B.− JEUX ,,Se dit, au jeu de la trinquette, de Trois cartes qui se suivent immédiatement, depuis le valet jusqu'à l'as`` (Ac. Compl. 1842; Littré).
PRONONC. : [kabaʀ ε].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1275, Tournai tenir kabaret (Livre des bans et ord. de Tournay, ms. 215, fo9 ro, Bibl. Tournai dans Gdf. Compl.); 1694 ameubl. cabaret de Chine (Nouvelles archives de l'art fr. t. XV, 1899, p. 87 dans IGLF). Terme attesté presque exclusivement en pic. et en wallon aux xiiieet xives. (Baudouin de Sebourc, Gilles Li Muisis, Froissard, v. Gdf. Compl. et T.-L.), empr. au m. néerl. cabaret (caberet, cabret) « auberge, cabaret, restaurant à bon marché », Verdam, forme dénasalisée de cambret (aussi cameret, camerret) « id. », ibid., lui-même empr. à l'a. pic. camberete « petite chambre » (ca 1190, Herman, Bible dans Gdf. Compl.) corresp. à chambrette*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 108. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 196, b) 2 953; xxes. : a) 1 731, b) 1 067.
BBG. − Duch. 1967, § 19.3. − Sain. Lang. par. 1920, p. 10. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 334; t. 3 1972 [1930], p. 265.