| CABANER, verbe. I.− Emploi intrans., vx. Habiter dans une cabane; construire une cabane. Les sauvages cabanent autour de leur chef (Ac. Compl.1842). II.− MARINE A.− Emploi trans. Renverser, mettre sens dessus dessous (une embarcation). Cabaner un canot. Rem. Une embarcation renversée, quille en l'air, pouvant servir d'abri, de cabane. B.− Emploi intrans. 1. [En parlant d'un navire] Chavirer : 1. ... la mer ayant envahi les dalots, (...) les embarcations furent armées avec l'ordre de se tenir derrière et devant pour prendre l'équipage dans le cas où le navire cabanerait...
Dumont d'Urville, Voyage au Pôle Sud,t. 9, 1846, p. 355. 2. P. anal., vx. [En parlant de l'ancre quand les pattes se trouvent en l'air au lieu d'être crochées dans le sol (cf. Le Clère 1960)] Glisser sur le fond de la mer : 2. ... la panse n'ayant qu'une ancre, il lui en avait fait, lui-même et lui seul, une seconde. Cette ancre était excellente; l'organeau avait la force voulue, et Gilliatt, sans que personne le lui eût enseigné, avait trouvé la dimension exacte que doit avoir le jouail pour empêcher l'ancre de cabaner.
Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 78. Prononc. : [kabane]. Étymol. et Hist. 1. 1605 part. passé « (en parlant des autochtones d'Amérique du Nord) loger dans une cabane » (Cayet, Chron. Sept., p. 266 dans Gdf. Compl.); 1609 pronom. (Marc Lescarbot, Hist. de la Nouv. France, III, 756, ibid.); 2. 1783 trans. (Encyclop. méthod. Mar. t. 1, p. 205 : Cabaner un bateau, c'est le mettre sens-dessus-dessous, de manière que la quille soit en haut); 1783 absolu (Ibid. : Quelquefois un bâtiment, un bateau cabane par accident). Dér. de cabane*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Quem. 2es. t. 4 1972, pp. 39-40. |