| CABALISTIQUE, adj. A.− Qui est relatif à la cabale hébraïque. Chiffre, lettre, signification cabalistique : 1. ... (dix-huit est un chiffre sacré qui signifie la vie en langage cabalistique)...
J. et J. Tharaud, L'Ombre de la croix,1917, p. 51. B.− Qui est relatif à une interprétation de textes et documents ésotériques, accessible seulement aux initiés. Animal, dessin, étoile, rite cabalistique. La version en langage clair d'un texte cabalistique original de Naxagoras (Fulcanelli, Les Demeures philosophales et le symbolisme hermétique...,t. 2, 1929, p. 213): 2. Un autre traité de Zosime renferme une figure énigmatique, formée de trois cercles concentriques, qui semblent les mêmes que ceux du serpent, et entre lesquels on lit ces paroles cabalistiques : « un est le tout, par lui le tout, et pour lui le tout, et dans lui le tout. (...). » Un peu plus loin vient la figure du scorpion et une suite de signes magiques et astrologiques.
M. Berthelot, Les Orig. de l'alchimie,1885, p. 61. ♦ Art cabalistique ou, p. ell., cabalistique : 3. − Quelle vérité avez-vous tirée, je ne dis pas de la médecine, qui est chose par trop folle, mais de l'astrologie? Citez-moi les vertus du boustrophédon vertical, les trouvailles du nombre ziruph et du nombre zephirod.
− Nierez-vous, dit Coictier, la force sympathique de la clavicule et que la cabalistique en dérive?
Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 204. − En partic. Formules, paroles cabalistiques. Qui ont un effet magique : 4. Après plusieurs échecs, des demi-réussites épouvantables, la génération d'avortons non viables, les véritables paroles cabalistiques furent prononcées, les formules ad hoc récitées...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 142. − P. ext. Obscur, énigmatique, mystérieux. Son billet tout couvert de cachets, de signes, de lettres cabalistiques, auquel il ne comprenait goutte (G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 12): 5. Depuis les beaux jours du symbolisme indien et de la mythologie grecque, on n'avait rien connu de plus véritablement hiéroglyphique, cabalistique et hermétique.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 19. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [kabalistik]. 2. Forme graph. − On rencontre la graph. avec b redoublé, cabbalistique, p. ex. dans A. France, La Rôtisserie de la Reine Pédauque, 1893, p. 88, et dans J. et J. Tharaud, Petite histoire des Juifs, 1928, p. 194. Pour la forme cabalestique, cf. L. de Vilmorin, La Lettre dans un taxi, 1958, p. 44 : ,,(...) dans cette tunique couverte de signes cabalestiques``. Noter encore kabbalistique dans Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 127. ÉTYMOL. ET HIST. − 1532 « qui tient de la cabale juive » (Rabelais, Pantagruel, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 277).
Dér. de cabaliste*; suff. -ique*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 73. DÉR. Cabalistiquement, adv.D'une manière cabalistique, selon des connaissances dont la signification ésotérique échappe au non-initié. Amalia disposait cabalistiquement sur le guéridon son précieux jeu de tarots (Colette, Ces plaisirs,1932, p. 145).P. ext., au fig., rare. D'une manière mystérieuse, bizarre. Le maigre Lecieux qui se tord cabalistiquement sur son violon comme un sarment de vigne au feu (E. et J. de Goncourt, Journal,1858, p. 526).− [kabalistikmɑ
̃]. − 1resattest. av. 1834 « par la cabaliste » (Fourier dans Lar. 19e); 1858 « d'une manière cabalistique » (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 526); dér. de cabalistique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Darm. 1877, p. 122 (s.v. cabalistiquement). |