| BÉRET, BERRET, subst. masc. A.− Coiffure large et plate que portent les hommes (notamment dans le sud-ouest de la France) : 1. − Ce bonnet rouge n'est ni le béret basque ni le béret gascon, c'est un bonnet qui ressemble à un bas dont le pied chausserait la tête et dont la jambe pend sur l'épaule. −
Barbey d'Aurevilly, 4ememorandum,1858, p. 95. 2. C'était un vieux marinier encore solide : sa carcasse noueuse, sanglée d'un jersey de coton, son béret de laine bleue enfoncé sur son front jusqu'aux yeux, ...
Moselly, Terres lorraines,1907, p. 228. SYNT. Agiter, enlever, lever, mettre, retirer, tourner, soulever son béret; coiffer d'un béret. − En partic. ,,Coiffure spéciale de certains corps de troupes`` (Ac. 1932). Béret de chasseur alpin (Ac. 1932) : 3. Triplet, un Étaplois, encore coiffé du béret à pompon rouge de la flotte de guerre, envoya le plus petit des deux gamins demander au vieux pilote la vitesse du vent.
Hamp, Marée fraîche,1908, p. 32. B.− P. ext. Toque de laine, velours, feutre, toile, etc., en forme de béret, portée par des enfants, des femmes, des étudiants : 4. Le costume écossais est fort distingué pour les enfants de cinq à dix ans. Il se compose d'une robe écossaise plissée à plis plats, (...) et du berret à plumes.
J. Lormeau, Modes, Journal des femmes,avr. 1847, p. 190. 5. Aurais-je même pu leur faire comprendre l'émotion que j'éprouvais par les matins d'hiver à rencontrer MmeSwann à pied, en paletot de loutre, coiffée d'un simple béret que dépassaient deux couteaux de plumes de perdrix, ...
Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 426. Rem. 1. La forme berret est vieillie. 2. On rencontre le subst. bérette. Sorte de béret. Empr. sans doute à l'ital. berretta. ,,Un grand portrait de sa main [le Parmesan] représente un seigneur du temps (...); il porte une sorte de bérette rouge`` (Taine, Voyage en Italie, t. 1, 1866, p. 74). PRONONC. ET ORTH. : [beʀ
ε]. Littré admet la prononc. géminée de r en rapport avec l'orth. berret. Celle-ci est admise par Ac. 1835, 1878, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., DG, Pt Lar. 1906, Lar. 20e, Quillet 1965. ÉTYMOL. ET HIST. − 1835 (Ac.).
Empr. au béarnais berret « couvre-chef de laine, plat et sans bord, porté par les paysans du pays » (v. Lespy, P. Raymond, Dict. béarnais, 1877); (Palay, spécialisation de l'a.prov. ber(r)-et « bonnet », fin xives., trad. prov. de la Turpini-historia [Pseudo-urpin], éd. O. Schultz dans Z. rom. Philol., t. 14, 1891, p. 490, 11 : e ditz lhi que aquels que vesia amb beretz d'una color aquels ero evesques), dér. du b.lat. birrum « sorte de capote à capuchon, en usage dans toutes les classes de la société sous les derniers empereurs », attesté au mil. du iiies. [258] Passio Cypriani, 5 dans TLL s.v., 2006, 5, peut-être d'orig. celt. (irl. berr, kymr. byrr « court »; cf. CGL, V, 410, 80 : byrrus cuculla brevis), le gr. β
ι
́
ρ
ρ
ο
ς « courte capote à capuchon » est prob. empr. au lat. (Ern.-Meillet, Chantraine). STAT. − Fréq. abs. littér. : 191. |