| BÉNARD, ARDE, adj. et subst. fém. TECHNOL. (serr.) A.− Emploi adj. [En parlant d'une serrure] Qui peut s'ouvrir aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur. L'ensemble de ces fermetures portait le nom général de « frémures ». Ces serrures ne s'ouvraient pas à clé, exclusivement au dehors; certaines, qui correspondent à nos serrures, pène dormant, sont appelées « treffières ». D'autres, « bénardes » avaient deux entrées et leur nom a subsisté jusqu'à nos jours (F. Fillon, Le Serrurier,1942, p. 21). ♦ Clef bénarde. Qui est non forée et qui s'adapte spécialement sur la serrure bénarde. L'infaillible coup d'œil de Gonzague avait noté clef bénarde, rainure à gauche, six dents en escalier (H. Bazin, Le Bureau des mariages,1951, p. 81). Rem. Attesté dans cet emploi par la plupart des dict. gén. du xixeet xxes.; cf. en outre Chabat 1881, Jossier 1881; Ac. 1932 considère l'assoc. syntagmatique serrure bénarde comme une appos. de deux subst. (infra). B.− Subst. fém. Bénarde. Serrure à clef non forée, qui peut s'ouvrir des deux côtés de la porte. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. dans cet emploi; cf. en outre Jossier 1881, Barb.-Cad. 1963, Mots rares 1965. Prononc. : [bena:ʀ], fém. [-aʀd]. Étymol. et Hist. 1442 serrure bernarde « serrure dont la clef n'est pas forée et qui peut s'ouvrir des deux cotés » (Lit. remiss. in Reg. 176, ch. 191 dans Du Cange, s.v. Bernarius : Icelle Marion s'en coury a l'uis, qui fermoit a serrure bernarde et l'ouvry); 1694 bénarde (Corneille). Issu, p. ext. de sens, de l'adj. fr. bernard « sot, niais » (lui-même dér. de Bernard, nom de l'âne dans le Roman de Renart), cette serrure étant considérée comme une mauvaise serrure. |