| BÉLOUGA, BÉLUGA, subst. masc. A.− ZOOL. Mammifère cétacé à peau blanche et à chair savoureuse de la famille des delphinidés que l'on rencontre le plus souvent dans les mers polaires. Huile de bélouga. Synon. marsouin blanc, petite baleine blanche (donné par Baudr. Pêches 1827 et Bél. 1957) : 1. On rencontre partout [Spitzberg] des ossements blanchis de belugas qui datent, paraît-il, du temps où les Russes venaient ici pêcher ces cétacés. On sait que cette baleine blanche pénètre en troupe dans les baies et se prend au filet.
H.-Ph. d'Orléans, Chasses et chasseurs arctiques,1911, p. 152. 2. Les soucis et les douleurs de la gestation, de l'accouchement, de l'allaitement, crac! la mort n'en tient pas compte, la mort ne les connaît pas. Elle se cache devant les filets de la vie comme un béluga hypocrite et, lorsqu'on les relève, riches de proie, elle se lance dedans et les déchire. Il faut tout recommencer...
Queffélec, Un Recteur de l'île de Sein,1944, p. 119. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. à partir de Ac. Compl. 1842. − P. ext., MAR., région. Cétacé qui déchire les filets en pourchassant les poissons dont il se nourrit (cf. Le Clère 1960 et Lar. Lang. fr.). B.− MAR. [P. réf. à la forme ou aux qualités du cétacé] Petit yacht de plaisance confortable possédant voile et dérive : 3. Le bateau habitable minimum en se limitant aux trois premiers éléments [les toilettes, pouvoir dormir, pouvoir s'asseoir confortablement à l'abri] procure déjà un confort supérieur à celui d'une tente. Il y a quelques années cela imposait une longueur d'au-moins 6,50 m, qui est celle des Bélougas et grondins.
J. Giordan, Le Yachting,Paris, P.U.F., no820, 1959, p. 49. Rem. Attesté dans les dict. gén. du xxes. à partir de Lar. 20e. Prononc. et Orth. : [beluga], [belyga]. Pt Lar. 1968 note [u] à la 2esyll. dans le cas des 2 graph. bélouga ou béluga. Ac. Compl. 1842, s.v. bélluge ou bélouga renvoie à béluga. Besch. 1845 enregistre d'une part béluga (genre de cachalot), d'autre part béluca (genre de dauphin). Il consacre également à bélouga une vedette de renvoi à béluga. Lar. 19eet Guérin 1892 donnent uniquement la forme béluga. Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop., Pt Lar. 1968 et Quillet 1965 admettent bélouga ou béluga. Cf. aussi Rob. qui écrit bélouga ou beluga (sans accent sur le e dans la 2eforme) et Pt Rob. qui note les 2 formes sans accent. Étymol. et Hist. 1575 (A. Thévet, Cosmographie moscovite, p.p. A. Galitzin, Paris, Techener, 1858, p. 31 dans Fr. mod., t. 22, pp. 206-207 : C'est la riviere de Moscovie qui porte le meilleur poisson ... entre autres un, qu'ils appellent Beluga, fort grand, et qui n'a nulle espine ou areste). Empr. au russe beluga « id. », dér. du russe belyi « blanc » avec suff. -uga, issu de l'a. slave ǫga (Vasmer, Dict. étymol. russe, Moscou, éd. russe, 1964, t. 1, p. 149). BBG. − Arveiller (R.). Mots orientaux. In : [Mél. Dauzat (A.)]. Paris, 1951, pp. 23-24. − Baudr. Pêches 1827. − Jänicke (O.). Zu den slavischen Elementen im Französischen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 447. − Le Clère 1960. |