| BELIÈRE, subst. fém. A.− Anneau qui maintient le battant d'une cloche. − P. anal. Anneau de suspension d'une lampe d'église, d'une montre, d'une boucle d'oreille, d'un fourreau de sabre, etc. Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux. − P. ext. ,,Bracelet de cuir, ou chaîne reliant le fourreau d'une arme à la ceinture ou au ceinturon`` (Leloir 1961) : Corignon, maussade, et tout en décrochant de la belière son sabre qu'il dépose contre la console de droite, après y avoir posé son képi.
Feydeau, La Dame de chez Maxim's,1914, II, 9, p. 51. B.− Clochette attachée au cou du bélier conduisant le troupeau. Rem. Attesté dans de nombreux dict. Ne figure ni dans Ac., ni dans DG. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [beljε:ʀ]. 2. Forme graph. − Ac., jusqu'à l'éd. de 1878 comprise, écrit beliere (prononc. de l'initiale par [ə] muet, à ce sujet cf. bélier); cf. aussi Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Nod. 1844. Ac., à partir de l'éd. de 1932, donne la forme bélière; cf. aussi Land. 1834, Gattel 1841, Besch. 1845, Littré, DG ainsi que les dict. mod. Noter la forme bellière chez J. de La Varende, Bric-à-brac, 1953, p. 76. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− 1. [1282 lat. médiév. belleria « anneau auquel est suspendu le battant de la cloche » (Sentent. ad calcem Necrol. Paris. MS ds Du Cange t. 1, p. 621a)]; 1402 juin dial. pic. berliere (Compte de l'hospital S. Jacques, Arch. Tournai dans Gdf. Compl. : Item pour refaire le berliere de le cloque dudit opital, qui siert au batiel d'icelle); 1415 bellière (Bulletin archéol. du Comité des travaux hist. et sc., Paris, Impr. nat., 1883); 1701 beliere (Fur.); 2. p. ext. 1409-10 balliere « anneau en général (souvent de suspension d'un objet d'église) » (Compte de la fabrique de S. Pierre, Arch. Aube, G 1559, fo124 rodans Gdf. Compl. : Pour reffaire de nuef une des ballieres des ensansiers qui estoit perdue); 1701 beliere (Fur.).
II.− 1845 technol. (Besch. : Bélière [...] Sonnette du bélier qui conduit le troupeau).
I mot peut-être d'abord formé en lat. médiév. eccl., puis passé en fr.; le fr. n'ayant pas empr. au néerl. un *belle « cloche », dont belleria pourrait être dérivé, belleria est directement dér. du m. néerl. belle « cloche » (v. bélier) avec suff. -aria (-ière*). Le recours à l'étymon frq. corresp. *bella (Gam. Rom.2t. 1, p. 371) ne paraît pas opportun, étant donnée l'apparition relativement tardive du fr. II fém. de bélier*. Le développement du r dans berlière fait difficulté; vraisemblablement forme hypercorrecte (cf. Gossen, 55). STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. |