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BÉLANDRE, BALANDRE, subst. fém.
NAVIGATION. Grand bateau à fond plat utilisé notamment sur les canaux :
1. Caché dans une meule de foin, mené à Beaupreau par M. et Madame de Brissac, il [Retz] fut transporté à Saint-Sébastien en Espagne, sur une balandre de la Loire. Chateaubriand, Vie de Rancé,1844, p. 123.
2. ... Je suis ivre d'avoir bu tout l'univers Sur le quai d'où je voyais l'onde couler et dormir les bélandres. Apollinaire, Alcools,Vendémiaire, 1913, p. 154.
Spéc. ,,Embarcation hollandaise dont le mât peut être rabattu pour permettre le passage sous les ponts`` (Gruss 1952).
Prononc. et Orth. : [belɑ ̃:dʀ ̥], [balɑ ̃:dʀ ̥]. Guérin 1892 enregistre bélandre ou balandre et signale : ,,on écrit quelquefois bélande``. À ce sujet cf. aussi DG et Rob. qui renvoient à balandre pour le terme qui désigne un caboteur. Supra ex. 1 et 2. Étymol. et Hist. I. 1600 mar. bélandre « sorte de bateau plat » (Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, t. 17, 1877, p. 51 : Pour batteaux ayant formes de bélandres de quarante six pieds et en dessoubs, vingt-quatre sols). II. 1721 balandre (Gazet dans Trév. 1752 : Une Balandre hollandoise chargée d'épiceries). Empr. au néerl. bijlander (Behrens dans Z. rom. Philol., t. 26, 1902, p. 653 et Über deutsches Sprachgut im Französischen, 1923, p. 66; Kemna, p. 157; Nyrop t. 1, p. 93; Valkh., p. 57; Boulan, p. 133; Vidos, p. 503; FEW t. 15, 1, p. 108) « petit bâtiment de transport à fond plat utilisé sur les rivières », plus anciennement billander, prob. pour *binlander d'apr. binnenlander, littéralement « bateau pour l'intérieur » (Gesch., p. 302; De Vries Nederl.). La forme balandre (dissociée à tort de béland(r)e par Sain. Sources t. 2, p. 59) est soit le résultat d'une assimilation régressive soit plutôt due à l'influence du fr. palandre (fin xves. « vaisseau servant au transport des chevaux », J. Molinet, Chron., ch. LXXIV Buchon dans Gdf.). Empr. à l'ital.,attesté au xives. sous la forme palandrea (Ciriffo Calvaneo dans Tomm.-Bell.) et en 1692 sous la forme palandra (Targa dans Vidos, loc. cit.) au sens de « bateau utilisé par les Turcs au Levant pour le transport des chevaux », d'orig. obsc., prob. turque (Vidos). Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Behrens D. 1923, p. 66. − Boulan 1934, p. 133. − Kemna 1901, pp. 157-158.