| BÉBÊTE, adj. et subst. I.− Adj. D'une niaiserie enfantine, ridicule. Petite pièce naïve et bébête (Renard, Journal,1897, p. 437): 1. Ah! quel gogo que cet Armand Charpentier! Est-il possible de rester si innocent, si ingénu, si provincial, si peu informé, si peu renseigné, si bébête, en vivant à Paris au milieu de ses lettres? ...
E. et J. de Goncourt, Journal,1892, p. 194. − Emploi subst., en apostrophe (avec une nuance d'affection). Personne sotte : 2. Je plaisante, bébête, ne te fâche donc pas.
Becque, La Parisienne,1885, I, 2, p. 269. II.− Subst. [Dans le lang. enfantin] Animal : 3. Je savais quel dégoût ma grand'mère avait de voir certaines bêtes, à plus forte raison d'être touchée par elles. (...) Aussi Françoise m'exaspérait-elle en lui répétant avec ces petits rires qu'on a avec un enfant qu'on veut faire jouer : « Oh! les petites bébêtes qui courent sur Madame. »
Proust, Le Côté de Guermantes2, 1921, p. 335. 1reattest. av. 1850 (Balzac, Lettres à l'Étrangère, t. 3, p. 38); issu de bête, par réduplication enfantine de la 1resyll. sans doute. − Seule transcr. dans Passy 1914 [bebε:t]. − Fréq. abs. littér. : 29. BBG. − Wexler (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 212. |