| BÂCHER1, verbe. I.− Emploi trans. Couvrir avec une bâche. − Arg. Vêtir, habiller (cf. Nouguier, Notes manuscrites interfoliées au dict. de Delesalle, 10 janv. 1900, p. 23). ♦ Emploi pronom. Se couvrir, s'habiller (cf. Esn. 1966); se coucher (cf. Larch. Suppl. 1880) : [Le marquis] : − Couvrez-vous, Drot... − C'est bien comme ça, M'sieur le Marquis. − Non : couvrez-vous : ça me gêne, Aleime. Perdreau se bâcha.
J. de La Varende, La Dernière fête,1953, p. 120. II.− Emploi intrans., arg. ,,Dormir`` (Larch. Suppl. 1880); ,,loger`` (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]). ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xvies. bâché « couvert d'habits, vêtu » (A. Morin, Siège de Boul., quatr. 162 ds Hug. : Les uns parmy les champs, les autres aux fossez, Mouillez comme meschants, couchasmes tous bachez), attest. isolée; 1887, pronom. pop. « s'habiller » (ds Esn., sans attest.); 1900 id. (Nouguier, Notes manuscrites interfoliées au Dict. de Delesalle, p. 23 : Bacher [se] s'habiller); 2. 1751 (Encyclop. : Bâcher une voiture [...] c'est la couvrir d'une bâche); 3. 1878 arg. pronom. « se coucher » (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Argot anc. et mod., p. 21 : Se bâcher, Se mettre sous la bâche, se coucher); d'où 1881 intrans. « demeurer » (Chanson fort populaire en 1881 ds Larch. Suppl., 9).
Dér. de bâche1* étymol. 1, 2; dés. -er. BBG. − Chesn. 1857. − Esn. 1966. − France 1907. − La Rue 1954. − Le Breton 1960. − Sain. Lang. par. 1920, p. 363. − Sandry-Carr. 1963. |