| BYZANTIN, INE, adj. A.− Qui habite Byzance ou l'empire byzantin ou qui en est originaire. La noblesse byzantine. ♦ Emploi subst. Le concours escompté des byzantins (Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 201). B.− Relatif à Byzance ou à l'empire byzantin. La puissance byzantine (Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 290);l'histoire byzantine (Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 452). − En partic. Qui appartient à l'art de Byzance ou le rappelle. Arcades byzantines (G. Sand, Lélia,1839, p. 483);ornementation byzantine (Hugo, Le Rhin,1842, p. 109);madones byzantines (R. Rolland, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, p. 1485): 1. ... les derniers petits nuages d'or venaient tangenter la ligne des eaux et semblaient, dans l'éloignement, aussi minces que des hachures. Ou bien quelquefois c'étaient simplement de longues bandes qui traversaient l'air, or sur or : les nuages d'un or clair et comme incandescent, sur un fond byzantin d'or mat et terni.
Loti, Mon frère Yves,1883, p. 72. − Au fig., domaine de la pensée, du discours.Qui ne présente ni objet ni intérêt réels, qui se perd en subtilités oiseuses. Discussions, querelles byzantines : 2. On a de bons fusils, de bons canons pour reprendre l'Alsace-Lorraine; on va les essayer sur ceux qui réclament la justice, la loi, et autres inventions byzantines. Justement, ils n'ont rien que des parapluies à opposer à tout cet appareil de guerre.
Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 536. Rem. On rencontre dans la docum. le néol. d'aut. byzantiner, verbe intrans. Faire preuve de byzantinisme. N'esthétisons pas, ne byzantinons pas (E. et J. de Goncourt, Journal, 1870, p. 595). PRONONC. : [bizɑ
̃tε
̃], fém. [-in]. ÉTYMOL. ET HIST. − A. − 1. 1338 subst. « monnaie de Byzance » (Turin, Arch. de la cour, Trattati diversi, mazzo 3odans Gdf.); 2. 1732 adj. (Trév. : Byzantin. Qui est de Byzance); 3. 1803 subst. « collection des historiens byzantins » (Chateaubriand, Génie du Christianisme, t. 1, p. 475). B.− 1846 adj. « qui est d'une subtilité excessive » (Michelet, Le Peuple, p. 222); 1875, mars, subst. « id. » (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 982).
Empr. au b. lat. byzantinus « qui est de Byzance » (Tertullien, Scap., 3 dans TLL s.v., 2270, 1), dér. de Byzantium, nom de Byzance en lat. class., transcription du gr. Β
υ
ζ
α
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ν
τ
ι
ο
ν. STAT. − Fréq. abs. littér. : 404. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 458, b) 341; xxes. : a) 544, b) 816. BBG. − Lajaunie (M.-A.). Préjugés et lang. Vie Lang. 1968, p. 669. − Rog. 1965, p. 116. |