| BUVEUR, EUSE, subst. et adj. A.− (Celui, celle) qui boit. 1. [Le subst. ou l'adj. est suivi d'un compl. prép. de désignant une boisson] Nous sommes un peuple de politiciens combinards et de buveurs d'apéritifs (Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1944, p. 316). − Buveur d'eau, parfois dépréc. (Personne) qui ne boit que de l'eau ou du vin très mélangé d'eau : 1. Tout ce monde est paisible, courtois, buveur d'eau.
Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913-14, p. 343. ♦ [Dans une station thermale] Curiste. 2. [Construit sans compl.] Celui, celle qui a coutume de boire avec excès du vin ou des boissons alcoolisées. Grand, gros buveur; fortes buveuses (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 256);tous gros mangeurs, copieux buveurs, attablés sans parler (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 261). B.− Au fig., parfois dépréc. (Personne) qui se délecte de quelque chose ou se complaît dans quelque chose : 2. La naissance, longtemps attendue, d'un fils fut un événement plus considérable que l'abolition définitive de la durée, pour ces deux buveurs d'extase.
Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 216. ♦ Buveur de sang. Monstre sanguinaire. Républicains écarlates, (...), anarchistes, buveurs de sang, les plus braves cœurs du monde (Hugo, Correspondance,1854, p. 202). ♦ Arg. Buveur d'encre. Employé de bureau. Ces soldats-commis, surnommés buveurs d'encre, sont dédaignés par le gros des soldats (E. de La Bédollière, Les Français peints par eux-mêmes,t. 5, L'Armée, 1842, p. 33). PRONONC. : [byvœ:ʀ], fém. [-ø:z]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1170-1200 beveors (André de Coutances, Roman des Franceis, éd. A. J. Holden dans Mél. Lecoy, vers 2); fin xiiies. buveours (Sone de Nansay, éd. M. Goldschmidt, 7757); 1470 buveur de vin (Wavrin, Chron., p. 118, ibid.); 1668 buveuse (La Fontaine, Fables, II, 20, 9).
Dér. des rad. bev-, buv- de boire1*; suff. -eur2*, -euse. STAT. − Fréq. abs. littér. : 412. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 438, b) 920; xxes. : a) 834, b) 382. BBG. − Baist (G.). Zur Lautgeschichte. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 95. − Lew. 1960, p. 36. − Staaff (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 251. |