| BURETTE, subst. fém. A.− 1. Petit vase à goulot étroit, en verre ou en métal, généralement pourvu d'une anse, destiné à contenir des liquides pour les usages domestiques. Une burette d'huile, de vinaigre. Le chef s'est trompé de burette et a pris l'huile de la lampe pour l'huile de la salade (Mérimée, Lettres à la comtesse de Boigne,1870, p. 113): 1. J'avais entendu dire que le vinaigre donne des maux d'estomac, et, sans en prévenir M. Goulden, dans ma peur j'avalai tout le vinaigre qui se trouvait dans la petite burette de l'huilier.
Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 49. ♦ P. méton. Le contenu d'une burette : 2. − Vous pourrez expier vos fautes, dit le prêtre en lui mouillant le front avec de l'eau et lui faisant respirer une burette de vinaigre qu'il trouva dans un coin.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 33. − En partic., rare. Petite buire* destinée à contenir des boissons : 3. ... l'on offre aux dames quelques gouttes d'un thé sans sucre (...) ou bien un doigt de saki (alcool de riz qu'il est d'usage de servir chaud, dans d'élégantes burettes à long col de héron).
Loti, MmeChrysanthème,1887, p. 276. 2. Emplois techn. a) CHIM. ,,Appareil de verre ou de plastique, généralement cylindrique, gradué en parties d'égal volume, muni d'un dispositif d'écoulement, parfois de remplissage automatique et renfermant un réactif titré`` (Méd. Biol. t. 1 1970). b) TECHNOL., et lang. cour. − Vx. Vase de métal utilisé autrefois par les fabricants de chandelles pour verser le suif fondu dans les moules. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. − Récipient de métal à goulot ou à tube verseur, de formes et de dimensions très diverses, contenant de l'huile pour le graissage de mécanismes ou d'organes de machines. On fait pénétrer l'huile, soit à l'aide d'une burette, soit à l'aide d'une seringue (P. Gorgeu, Machines-outils,1928, p. 15). B.− LITURG., CATHOL., gén. au plur. Petit vase de verre, de cristal ou de métal contenant soit l'eau, soit le vin nécessaires à la célébration de la messe. Burette d'étain, d'argent (Ac. 1835-1932); une paire de burettes : 4. Vincent était allé chercher sur la crédence les burettes, qu'il présenta l'une après l'autre, la burette du vin d'abord, ensuite la burette de l'eau. Le prêtre offrit alors, pour le monde entier, le calice à demi plein, qu'il remit au milieu du corporal, où il le recouvrit de la pale.
Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1221. Rem. On rencontre dans la docum. le néol. buretterie, subst. fém. Tout ce qui concerne l'utilisation des burettes. Les quatre ou cinq premiers mots furent sans doute des maîtres mots en chaufferie, machinerie, buretterie et tout le bazar (Giono, L'Eau vive, 1943, p. 329). PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [byʀ
εt]. 2. Forme graph. − Buben 1935, § 64 rappelle que burette, buirette (dér. de buire) fait partie des mots dont la graph. et la prononc. hésitaient entre ui et i, ui et u; après la fixation de l'orth. le flottement a disparu. Cf. également buse (rapace, de l'a. fr. buison), buse (conduit, tuyau de buise, buisel), charcutier (charcuitier), curée (cuirée dér. de cuir), écurie (escuierie, escuyrie de escuier), rut (ruit de rugitus). ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. bivrete [buirete, T.-L.] « petite cruche » (Évangile de l'Enfance, éd. R. Reinsch, Halle, 1879, p. 72); 1360 liturgie catholique (Inv. de Louis d'Anjou, no207 dans Gay); 1611 « petit flacon à goulot où l'on met du vinaigre, de l'huile » (Cotgr.); 1845 technol. burette ou pot à mouler (Besch.); 1866 « boîte de métal munie d'un tube effilé, pour injecter l'huile de graissage » (Lar. 19e).
Dér. de buire* avec [ẅi] réduit phonétiquement à [ü] par suite de la labialisation de [i] (Fouché, p. 435); suff. -ette*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 54. BBG. − Duch. 1967, § 64. − Hasselrot 20es. 1972, p. 10. − Sain. Lang. par. 1920, p. 374. |