| BULBE, subst. masc. A.− BOT. Organe souterrain de certaines plantes, de forme renflée, constitué de feuilles réduites à des écailles et fixées sur un plateau portant des racines adventives et prolongé chaque année par une hampe. Synon. cour. oignon : 1. Les plantes à bulbes donnent souvent naissance (...) à des bulbes secondaires ou caïeux...
L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,1931, t. 1, p. 544. − Bulbe à tunique. Bulbe dont les écailles se recouvrent entièrement. Bulbe écailleux. Bulbe dont les écailles se chevauchent. Bulbe solide. Bulbe dont des écailles très réduites forment une masse solide recouverte d'une ou de plusieurs pellicules. ♦ P. métaph. : 2. ... la surface [des coquilles] se hérisse de saillies ou de pointes ... elle se renfle quelquefois, se gonfle de bulbes successifs que séparent des étranglements ou des gorges concaves sur lesquelles les traces de courbes se rapprochent.
Valéry, Variété 5,1944, p. 13. − P. ext. Rhizome, tubercule. La bulbe de la patate et de l'igname (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 70). Rem. En bot., le mot est fém. pour Ac., Littré et DG, des 2 genres pour Guérin 1892; le masc. l'emporte de nos jours. B.− P. anal. 1. ANAT. HUM. Organe ou partie d'organe renflé, en forme de bulbe. L'axe du bulbe oculaire (Lautréamont, Les Chants de Maldoror,1869, p. 342). SYNT. Bulbe de l'aorte, d'une dent, du duodénum, d'un poil, de l'urètre. − Spéc. Bulbe (rachidien) : 3. Faisant suite à la moelle épinière dont il constitue un renflement, le bulbe rachidien est la première partie de l'encéphale proprement dit; il est recouvert par le cervelet.
Méd. Biol.t. 11970. 2. ARCHIT. Coupole en forme de bulbe. Des clochers à bulbe (J. de La Varende, Le Roi d'Écosse,1941, p. 191). Rem. 1. Bulbe se rencontre sous la forme bulbo- comme 1erélément de composés du vocab. de l'anat. Deux cas se rencontrent : a) Bulbo- désignant le bulbe rachidien : bulbo-médullaire. Centres bulbo-médullaires [G.-H. Roger (F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 6, 1920-24, p. 58)]; organe moteur bulbo-médullaire (Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 191). Bulbo-protubérantiel, elle. Région protubérantielle [Ch. Dopter (F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, op. cit., fasc. 1, 1920-24, p. 462)]. b) Bulbo- désignant le bulbe de l'urètre : bulbo-caverneux, euse, adj. et subst. Le bulbo-caverneux, qui recouvre en-dessous le bulbe de l'urètre, et dont les fibres partent, de chaque côté, d'une ligne médiane, s'avancent obliquement en dehors, et s'attachent au bas du corps caverneux (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 5, 1805, p. 96). Synon. bulbo-urétral dans Ac. Compl. 1842. Triangle bulbo-urétral (G. Gérard, Manuel d'anat. hum., 1912, p. 272). 2. On rencontre dans la docum. a) Bulber (se), verbe pronom. Prendre la forme d'un bulbe. Les mille et mille tours, clochers, campaniles (...) se bulbent comme des stalactites polychromes (Cendrars, Moravagine, 1926, p. 93). b) Bulbé, ée, adj. Qui a la forme d'un bulbe (cf. bulbeux). L'industrie de Chou-Kou-Tien se compose « de petits éclats bulbés » (Hist. de la sc., 1957, p. 1482). PRONONC. : [bylb]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xves. bot. « scille maritime » (Gr. Herbier, 461 dans Gdf. Compl.), attest. isolée; 1505 « renflement tuberculeux et arrondi » (Platine de honneste volupté, fo27 ro, ibid.); 1792 masc. (Encyclop. méthod. Méd.); Lar. 19e, Lar. 20eet Rob. le donnent comme masc.; p. anal. 1927 archit. (É. Faure, L'Esprit des formes, p. 222); 2. 1732 subst. masc. anat. « renflement arrondi qui se trouve dans certains organes » (M. Winslow [exposition anatomique de la structure du corps humain] dans Trév. 1752 Suppl. [qui indique ,,M. Winslow dans son anatomie fait ce nom mascul.``]); 1751 bulbe de l'œil (Encyclop. t. 2).
Empr. au lat. class. bulbus « oignon, partie renflée de la racine d'une plante » et plus gén. « oignons comestibles d'espèces diverses »; « globe de l'œil ». STAT. − Fréq. abs. littér. : 95. DÉR. Bulbaire, adj.,anat. Qui concerne le bulbe rachidien. Attesté dans la plupart des dict. gén. à partir de Lar. 19eSuppl. 1878.Ralentissement du pouls, anxiété, vertiges, pâleur, respiration de Cheyne-Stockes, enfin le syndrome bulbaire dans toute sa netteté (P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 295).− 1reattest. 1865 (Littré-Robin); dér. de bulbe, suff. -aire*. − Fréq. abs. littér. : 3. |