| BROYEUR, EUSE, subst. A.− Subst. masc. 1. Personne qui broie. Broyeur de chanvre, de lin : 1. ... le frottement entre les doigts et le craquement sous la dent sont les moyens un peu rudimentaires que les broyeurs de matières dures emploient pour juger la finesse de la matière qu'ils ont broyée.
A. Brongniart, Traité des arts céramiques,1844, p. 245. 2. Spéc. Broyeur de couleurs : 2. Le broyeur [de couleurs] mélange sur [la] (...) table la poudre et l'huile, en malaxant avec un long couteau flexible.
Ch. Coffignier, Couleurs et peintures,1924, p. 559. ♦ Péj. Broyeur d'ocre. Mauvais peintre. Rem. Cf. l'ex. suiv. : 3. ... les toiles qu'elle [la National Gallery] contient (...) ont toutes été délivrées du charbon, des poussières, du bitume et des lèpres qui les rongeaient. Amateurs inquiets qui soupçonnez que Tintoret n'est pas le broyeur de noir que vous avez à peine entrevu dans les musées français, n'allez pas en Italie pour découvrir son vrai visage : allez à Londres.
Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 35. − Au fig., fam. Broyeur de noir. Personne encline à la mélancolie, à la tristesse : 4. Il passait pour impertinent et chagrin, grand broyeur de noir.
A. France, Monsieur Bergeret à Paris,1901, p. 148. B.− Broyeur ou broyeuse. Machine à broyer. Broyeuses d'engrais, de tourteaux, de pommes de terre (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 199),un broyeur d'engrais (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 200). − Emploi adj. Engrenage broyeur (Ponge, Le Parti pris des choses,1942, p. 46). Prononc. : [bʀwajœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Pour la prononc. bro-ieur de Littré, et broê-ieur de Land. 1834, cf. broyer et aboyer. Étymol. et Hist. 1. 1422 celui qui broye (cité dans Douet d'Arcq, Pièces relat. à Ch. VI, I, 433 dans DG.); 2. 1562 « instrument servant à broyer » (Du Pinet, Pline, XXIV, II dans Gdf. Compl.). Dér. de broyer* étymol. 2; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 28. BBG. − Darm. 1877, p. 48. |