| BROUILLARDEUX, EUSE, adj. A.− Relatif au brouillard. 1. Couvert de brouillard : 1. ... aussi loin que se prolongeait l'étendue ténébreuse, et brouillardeuse, la lumière de quatre bouts de chandelles fichées en terre montrait vaguement (...) des ombres de corps se promenant ou voltigeant dans la nuit du ciel.
E. de Goncourt, Les Frères Zemganno,1879, p. 117. − De la nature, de la consistance du brouillard. Brume brouillardeuse : 2. ... ils passent près de moi les couples cérémonieux et pervers d'autrefois qui, tout de même, devaient bien sentir qu'un jour, quelqu'un frissonnerait de ce vent froid, de cette pluie brouillardeuse qui commence à me glacer...
Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1906, p. 271. 2. P. anal. Brouillardeux de + subst. indiquant la nature du brouillard.Le salon tout brouillardeux de fumée (E. et J. de Goncourt, Journal,Paris, Charpentier, 1860 [1887], p. 305). B.− Au fig. Qui est embrouillé, confus, trouble comme (dans) un brouillard. − [Appliqué à une chose abstr.] Les jours brouillardeux de l'indifférence (G. de Pourtalès, Wagner, histoire d'un artiste,1932, p. 370): 3. Le procédé Guillaume, comme le procédé Valadon, c'est de la cochonnerie, de l'industrialisme et pas de l'art. Puis conçoit-on qu'avec un procédé brouillardeux comme celui de Guillaume, il s'adresse à des tachistes, − à des tachistes de talent, je le veux bien, − au lieu de s'adresser à des dessinateurs au dessin arrêté et rigoureux?
E. et J. de Goncourt, Journal,1890, p. 1179. ♦ [En parlant de la vue] :
4. Et ce matin, ma vue est tellement trouble, si brouillardeuse, que j'ai toutes les peines du monde à écrire ce mot.
E. et J. de Goncourt, Journal,1889, p. 991. − [Appliqué à une pers.] L'Anglais brouillardeux (Morand, Excursions immobiles,1944, p. 119).M. Thiers lui aussi était lié envers le chancelier Pasquier, lui aussi s'intéressait au brouillardeux Ballanche (A. Daudet, Pages inédites de crit. dram.,1897, p. 316). Rem. On rencontre le néol. d'aut. brouillardé, ée. Obscurci par le brouillard. Temps gris, nuageux, brouillardé (Flaubert, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 315). Étymol. et Hist. 1860, 12 janv., supra A 2. Dér. de brouillard1*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 7. |