| BROUILLAGE, subst. masc. A.− Action de brouiller; résultat de cette action : 1. Pascal, qui montre à l'homme les océans boréal et austral des deux infinis, décrit surtout l'emmêlement et l'embrouillement de la région mitoyenne où vit l'amphibie humain. Cette confusion n'est pas, comme l'imbroglio de la comédie italienne, un brouillage fini dont on arrive avec un peu de patience à débrouiller les fils; ...
Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 38. − Spéc., HORTIC. Action d'étendre sur le sol avec un râteau les herbes coupées. B.− P. anal. 1. MINÉR. ,,État d'une couche dans laquelle le minerai est en blocs anguleux, confusément disposés à la suite d'une perturbation du lit primitif. Roche ou matériaux formés de morceaux confus, sans lits nets`` (Plais.-Caill. 1958) : 2. Au milieu de cette vie monotone, sans cesse recommençante de la mine, un accident s'était produit : les chantiers de la veine Guillaume venaient de tomber sur un brouillage, toute une perturbation dans la couche, qui annonçait certainement l'approche d'une faille; et, en effet, on avait bientôt rencontré cette faille, que les ingénieurs, malgré leur grande connaissance du terrain, ignoraient encore.
Zola, Germinal,1885, p. 1257. 2. TECHNOL. Perturbations dans les réceptions radioélectriques, affectant les émissions de radio, télévision, radar, etc., et dues à des causes naturelles ou artificielles. Les voix des autres postes sont couvertes par des brouillages opaques (Gide, Journal,1943, p. 165): 3. Tous les huit jours environ, je parlais moi-même, avec l'émouvante impression d'accomplir, pour des millions d'auditeurs qui m'écoutaient dans l'angoisse à travers d'affreux brouillages, une espèce de sacerdoce.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 132. Prononc. : [bʀuja:ʒ]. Étymol. et Hist. 1. 1576 « état de ce qui est mal en ordre » (Baïf, Passetems LIII [IV, 350] dans Hug.), attest. isolée; 2. 1802 mines (Miché in Saint-Léger, Mines d'Aniche, 2, 231 dans Quem.); 3. 1838 hortic. (Ac. Compl. 1842); 4. 1924 radio (E. Coustet, La T.S.F. pratique, télégraphie, téléphonie). Dér. de brouiller*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 12. BBG. − Perrot (Gal). Vocab. milit. Banque Mots. 1972, p. 181, 204. |