| BROIEMENT, subst. masc. Action de broyer; résultat de cette action (cf. broyage) : 1. Dans les herbivores, les frugivores et les granivores, comme le principal mouvement est celui du broiement pour écraser, comprimer les herbes et les fruits; pour briser, pulvériser les grains et les réduire en pâte; le mouvement des mâchoires se fait de droite à gauche, ou en même-temps de devant en arrière, ou dans les deux sens à-la-fois; ...
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 3, 1805, p. 30. − P. métaph. ou au fig. : 2. Comment de ce mélange si confus [du bas latin], de ce broiement en tous sens, de cet amalgame d'apparence si incohérente, était-il sorti en ces divers lieux (...) des produits congénères pourtant...
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 5, 1863-69, p. 241. 3. ... il me semble que la création et la vie elle-même ne se définissent que par une sorte de rigueur, donc de cruauté foncière qui mène les choses à leur fin inéluctable quel qu'en soit le prix. (...) sortant de son repos et se distendant jusqu'à l'être, Brahma souffre d'une souffrance qui rend des harmoniques de joie peut-être, mais qui à l'extrémité ultime de la courbe ne s'exprime plus que par un affreux broiement.
Artaud, Le Théâtre et son double,1939, p. 123. − P. méton. Le bruit qui en résulte. Le broiement de la machine contre les pierres, un écrasement sourd terminé en un cri d'agonie (Zola, La Bête humaine,1890, p. 225). PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bʀwamɑ
̃]. Land. 1834 transcrit : broê-man; Littré signale ,,la prononciation ancienne, encore usitée, et qu'on entend souvent est bro-ye-man en trois syllabes``. S.v. broyement il transcrit : broî-man (oî = wa) et aussi bro-ie-man. Pour l'évolution de la diphtongue -oi-, cf. aboyer. 2. Forme graph. − Cf. aboiement pour la distribution des formes broiement ou broîment. S.v. broyement Fér. 1768 conseillait : ,,Il est mieux d'écrire broiement avec un i [car] cette orthographe est plus conforme à la prononciation.`` On relève encore la forme broyement dans Besch. 1845, Lar. 20eet Quillet 1965 dans lesquels elle sert de vedette de renvoi à broiement, ds Lar. 19e, dans Littré et dans Nouv. Lar. ill. (s.v. broiement : ,,Autrefois broyement``). ÉTYMOL. ET HIST. − xves. [date du ms. donnée par Roques, t. 2, p. XVII] broyment (Gloss. lat.-fr., B.N. 1. 7679, fo259 rodans Gdf. Compl.); xves. broyement (FEW t. 15, 1, s.v. *brekan, p. 266a); cf. 1547 (J. Mart., Archit. de Vitr., p. 202 dans Gdf. Compl.); 1635 broiemant (Monet, Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève).
Dér. de broyer étymol. 2; suff. -ement (-ment1*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 10. |