| BRISQUE, subst. fém. A.− JEUX. Jeu de cartes. Grande brisque : 1. En voyant revenir son compagnon, il lui proposa une partie de cartes; et ils s'assirent en face l'un de l'autre des deux côtés de la table. Ils jouèrent longtemps, un jeu simple qu'on nomme la brisque, puis, ayant soupé, ils se couchèrent.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, L'Auberge, 1886, p. 1076. − La carte à ce jeu qui est atout. L'as et le dix sont des brisques au bésigue. B.− P. anal. Galon posé sur la manche qui indique les rengagements et les campagnes d'un soldat : 2. Tous ceux qui chez nous ne montent pas aux tranchées, ou ceux qui ne vont jamais en première ligne ou même ceux qui n'y vont que de temps en temps, c'est, si tu veux, des embusqués et tu verrais combien y en a, si on ne donnait des brisques qu'aux vrais combattants.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 137. − P. méton. Une vieille brisque. Synon. de briscard* : 3. ... affirmant au surplus que, si quelqu'un voulait soutenir le contraire, il était prêt, lui, « vieille brisque », à cadenasser le bec aux radoteurs, quels qu'ils fussent.
L. Cladel, Ompdrailles,1879, p. 45. Rem. On rencontre dans la docum. le néol. brisqué, adj. Qui porte une brisque. Son bras brisqué d'argent (Vercel, Capitaine Conan, 1934, p. 81). PRONONC. : [bʀisk]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1752 « jeu de cartes » (Trév. Suppl.); 2. 1863 p. méton. (A. Camus, Les Bohèmes du drapeau, p. 119 : [Le zéphir] Dis donc la vieille brisque − chevron − Ne m'appelle pas « monsieur »!); 1872 sens propre (Larch., p. 64 : Brisque. Galon indiquant le grade ou l'ancienneté dans l'armée).
Étymol. obsc.; peut-être formation régressive à partir de briscambille, bruscambille* (EWFS2; Cor., s.v. brisca). Un rapport avec l'a. fr. briche « piège » et « sorte de jeu » dans Gdf. (EWFS1) ne semble pas vraisemblable du point de vue phonét., le -s-restant inexpliqué. STAT. − Fréq. abs. littér. : 11. BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 51, 56, 69, 206. |