| BRIOCHE, subst. fém. Pâtisserie à base de farine, d'œufs, de lait et de levain. Des brioches bubonnèrent cabossées par des verrues (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 135):1. On a voulu que le mot de Marie-Antoinette : « S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche » fût un mot odieux. C'était peut-être, simplement, que Marie-Antoinette croyait que la brioche coûtait le même prix que le pain.
Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 772. ♦ P. compar. ou p. métaph. : 2. En face [de la Cité Jeanne d'Arc], le Panthéon arrondit son dôme doré comme une grosse brioche. Quel contraste, cette brioche au-dessus de ce quartier qui n'a pas de pain!
Richepin, Le Pavé,1883, p. 59. − P. anal., fam. Ventre proéminent : 3. ... il [le lieutenant] a bien assez de traîner ses pieds plats et son petit ventre rond − sa brioche, comme dit Goglès − ...
P. Vialar, La Mort est un commencement,Le Bal des sauvages, 1946, p. 88. − Au fig., vieilli, fam. Bévue. Synon. boulette : 4. Cela m'a rappelé trois ou quatre brioches semblables que j'ai faites, une fois entre autres en m'extasiant sur la ressemblance d'un enfant avec son père lequel ne s'est pas trouvé être le mari de la dame mais l'amant.
Mérimée, Lettres aux Grasset,1870, p. 60. PRONONC. : [bʀijɔ
ʃ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1404 (Denombr. du baill. de Rouen, A.N. P 307, fo108 rodans Gdf. Compl. : Deux pains, quatre brioches); 2. a) 1825 fig. et fam. en mus. (Brillat-Savarin, Phys. goût, § 146n dans Quem.); d'où 1826 « bévue » (Delécluze, Journal, 111, 14 janv., ibid.); b) 1926 « ventre proéminent » (d'apr. Esn. 1966).
Dér. de brier*; suff. -oche*; 2 a s'explique par le fait que les musiciens de l'orchestre de Paris avaient constitué une caisse d'amendes pour chaque faute commise, et qu'avec cet argent ils achetaient une brioche qu'ils mangeaient ensemble (FEW t. 15, 1, s.v. *brekan, p. 270b, note 18). STAT. − Fréq. abs. littér. : 148. BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 400. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 310; t. 3 1972 [1930], p. 534. |