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BRINDEZINGUE, subst. et adj.
A.− Subst. fém. (souvent au plur.), pop. Ivresse. Être en brindezingue ou dans les brindezingues. Être en état d'ivresse. (Se) mettre en brindezingue(s) ou dans les brindezingues. (S')enivrer (cf. brinde B) :
1. Tout se passait très gentiment, on était gai, il ne fallait pas maintenant se cocarder cochonnément, si l'on voulait respecter les dames. En un mot, et comme fin finale, on s'était réuni pour porter une santé au conjungo, et non pour se mettre dans les brindezingues. Zola, L'Assommoir,1877, p. 457.
B.− Adj. Être brindezingue. ,,Être ivre`` (Rob.).
Emploi substantivé, rare. (Personne) aux idées bizarres, déséquilibré(e) :
2. Ce ne sont pas des idées saines, pas des idées de chez nous, pas des idées françaises. Ça vient de tous ces brindezingues, de tous ces loufoques avec lesquels tu te baguenaudes. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 32.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
PRONONC. ET ORTH. : [bʀ ε ̃dzε ̃:g]. Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. signalent que E. Sue a écrit bringues-zingues; cf. aussi brandezingue (T. Corbière, Les Amours jaunes, 1873, p. 123) et branguesindes (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 2, 1828-1829, p. 75).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1756 être dans les brindezingues arg. (Vadé dans Larch. 1872); pop. av. 1899 [être] brindezingue adj. (Mac. Nab. dans Nouv. Lar. ill.). Altération arg. de brinde* (être dans les brindes, Ac. 1835) prob. d'apr. zingue forme pop. de zinc « comptoir du marchand de vin » (Sain. Autour sources, pp. 498-499; FEW t. 15, 1, p. 288). Le recours à l'ital. brindisi* (Dauzat Ling. fr., p. 270) doit être écarté ce mot n'étant pas attesté en fr. av. 1806.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. − Colomb. 1952/53, pp. 229-230. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 270. − Duch. 1967, § 11. − Rigaud (A.). Brindes et bringues. Déf. Lang. fr. 1969, no50, p. 8. − Sain. Lang. par. 1920, p. 117.