| BRIF(F)ER,(BRIFER, BRIFFER) verbe trans. Pop. Manger avidement et gloutonnement. Commencer à briffer, pouvoir briffer, aller sans briffer. Synon. arg. bâfrer*, bouffer*.En brifant les hors-d'œuvre (Colette, La Vagabonde,1910, p. 5):C'était le paradis sur la terre, Villeneuve. Bien que pour douze sous on n'eût pas bien gras à briffer. Les gens sont maigres par ici, mais c'est la terre.
Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 93. Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. 2. Sur le rad. du verbe a été formé le subst. masc. briffeton ,,pain`` (Esn. 1966), qui appartient à l'arg. des soldats; cf. bricheton. Prononc. et Orth. Dernière transcr. dans DG : bri-fé. Pour la graph. avec 2 f, cf. brife. Étymol. et Hist. 1530 briffer « manger gloutonnement » (Palsgr., p. 549); qualifié de ,,bas et populaire`` dans Ac. 1718; 1635 brifer (Monet, Invent. dans Gdf. Compl.). Dér. du rad. onomatopéique brf-, v. brifaud; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 7. DÉR. Brifaud (ou brifaut), subst. masc.a) Personne gourmande qui mange gloutonnement. b) Vx. Nom d'une race de chien de chasse (cf. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, 1813, p. 168). Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.− Seule transcr. dans Littré et DG : bri-fó. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, Lar. 20eet Quillet 1965 admettent brifaud ou brifaut. Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845 consacrent à briffau une vedette de renvoi à brifaud. Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. enregistrent brifaud, brifaut et autrefois briffau. Guérin 1892 donne brifaud, brifaut ou briffaut. DG et Rob. notent uniquement brifaud. − 1reattest. ca 1223 « glouton » (G. de Coincy, Mir. Vierge, 662, 578 dans T.-L.); prob. dér. du rad. onomatopéique brf- exprimant le bruit de la bouche de celui qui mange gloutonnement, avec voyelle i, suff. -aut (-aud*). − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Rigaud (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 396. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 4, 169, 293. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 435. |