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BRAS, subst. masc.
I.− [Le bras, membre du corps humain]
A.− En gén., au sing. ou au plur.
1. Chacun des deux membres supérieurs de l'homme, allant de l'épaule, sur laquelle ils s'articulent, à la main. Bras droit, gauche :
1. De son bras droit, long étendu, on ne voyait que l'extrémité des doigts hors du bâti grossier de la manche; et le bras gauche dans le rang, les talons sur la même ligne, ... Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, 5etabl., 3, p. 186.
2. En manche de chemise, ses forts bras nus dorés d'un rude duvet jaune, il avait par instant, un tressaillement de muscles sous la peau, la crispation nerveuse de ses lourdes mains poilues et charnues sur la barre. Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 119.
P. métaph. :
3. ... mollement couchée sous la caresse des flots et des brises, la ville étend ses bras sur l'océan et semble appeler l'univers entier dans sa couche parfumée et fiévreuse, ... Barrès, Sous l'œil des Barbares,1888, p. 128.
SYNT. 1. Subst. + adj. a) Subst. + adj. épithète. Des bras fermes, durs, mous; des bras pleins, ronds, grêles, maigres, décharnés; des bras minces, larges; des bras frais; des bras vigoureux, puissants, faibles; des bras souples, agiles, raides; de longs, de grands, de petits bras; de beaux, de jolis bras; d'un bras nerveux. b) Subst. + adj. attribut de l'objet. Avoir des bras forts, robustes; avoir les bras engourdis; avoir les bras croisés (sur la poitrine), en l'air, en arrière; avoir les bras collés au corps, écartés; avoir le bras étendu, levé; avoir le bras blessé, cassé, fracturé. 2. Subst. + subst. L'os, les muscles, le pli du bras; la force des bras; un geste des bras; l'amputation des bras. 3. Verbe + subst. Élever, abaisser, soulever, ouvrir, (re)fermer, balancer, agiter, secouer les bras; tendre, étendre le bras (en avant). Allonger, remuer le bras. Écarter les bras (du corps); rejeter les bras en arrière (à toute volée); replier son bras; avancer son bras libre; déployer ses bras; laisser aller, pendre ses bras; laisser (re)tomber ses bras (en arrière); se croiser les bras (sur la poitrine); s'aider des bras; s'accouder du bras droit; poser la tête dans son bras replié. Subst. + verbe. Bras qui s'abaissent, (re)tombent, pendent le long du corps.
Loc.
Avoir le bras en écharpe*.
P. méton., fam. (Être) en bras de chemise. (Être) en manches de chemise, sans veste. Se mettre en bras de chemise : (avoir) les bras retroussés (jusqu'aux coudes). (Avoir) les manches retroussées (jusqu'aux coudes) :
4. ... je continue mon œuvre lente comme le bon ouvrier qui, les bras retroussés et les cheveux en sueur, tape sur son enclume sans s'inquiéter s'il pleut ou s'il vente, ... Flaubert, Correspondance,t. 1, 1845, p. 191.
5. ... il faisait exprès de s'amener en bras de chemise et en chaussons parce qu'il savait que Trarieux détestait le laisser-aller. S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 458.
Fig. [P. réf. à la décontraction, au laisser-aller que peut révéler cette tenue] :
6. Aussi longtemps qu'on vit la tour de Saint-Martin, chacun des beaux messieurs garda l'air compassé. Mais sitôt qu'on fut hors des yeux de la cité, tous les fronts s'éclaircirent, et les esprits se mirent comme moi, en bras de chemise. R. Rolland, Colas Breugnon,1919, p. 143.
Rem. Ces 2 loc. sont admises par l'Ac.
ANAT. [P. oppos. à avant-bras*] Partie du membre supérieur de l'homme qui s'étend de l'épaule au coude.
Au fig. Gros comme le bras.
a) Donner à qqn du (titre) gros comme le bras. Donner à quelqu'un, avec l'exagération et l'emphase de la flatterie, un titre qu'il a réellement ou qu'il n'a pas. Traiter qqn de (titre) gros comme le bras, appeler qqn (titre) gros comme le bras :
7. Elle [mademoiselle Laguerre] n'avait alors [en 1790] que cinquante-trois ans; et, selon sa femme de chambre, devenue la femme d'un gendarme, une madame Soudry à qui l'on dit madame la mairesse gros comme le bras, « Madame était plus belle que jamais ». Balzac, Les Paysans,1844, p. 14.
b) Mensonge gros comme le bras. Mensonge que le manque de subtilité, que la grossièreté devrait rendre évident :
8. J'avais une clef de l'appartement ... et j'en profitais pour rentrer à telle heure que je voulais de la nuit, moyennant des mensonges gros comme le bras, ... Verlaine, Confessions,1895, p. 108.
2. Au plur. [Loc. exprimant un mouvement des bras en tant qu'il est expressif d'une émotion, d'un sentiment, d'un état physique ou moral] Lever les bras au ciel; les bras m'en tombent; les bras ballants.
(Faire de) grands bras. (Faire de) grands gestes :
9. Et je le [un gérant] voyais faire des grands bras d'assentiment. Alors on est venu enlever l'addition. Toulet, Mon amie Nane,1905, p. 177.
Faire les beaux bras, les grands bras. Prendre de grands airs, des airs importants :
10. Ton arrivée pouvait tout conclure si tu avais voulu me comprendre... Mais non, mademoiselle se pique et fait les beaux bras! E. Augier, La Contagion,1866, V, p. 437.
[Dans un cont. relig.] Lever les bras au ciel. Invoquer le ciel ou lui rendre des actions de grâce en levant rituellement les bras.
P. ext. Lever les bras (au ciel).
a) [Pour signifier un appel à l'aide] . P. métaph. :
11. Tout ce que l'homme croit, dans l'abîme, est épars. ... On voit les bras levés de l'espoir qui se noie. Hugo, Religions et religion,1880, p. 187.
b) [Dans un cont. de conflit armé] Lever les bras. Faire acte de soumission à un adversaire victorieux, se rendre :
12. Je levai les bras, et, comme si ce geste de reddition déclarait ici la guerre, je fus bombardée aussitôt de noix de coco, de bananes, de noisettes... Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 102.
Rem. ,,Les bras levés des personnes qui se rendent, prisonniers de guerre ou criminels arrêtés, sont évidemment une mesure de précaution imposée par le vainqueur, pour que l'adversaire ne se serve pas d'armes cachées sur lui. Mais ils signifient en profondeur un acte de soumission, un appel à la justice ou à la clémence : le vaincu s'en remet à la volonté du vainqueur. Il renonce à se défendre lui-même. C'est le geste même de la reddition, de l'abandon. Celui qui le fait devient passif, livré au gré de son maître`` (Symboles 1969).
c) [Pour exprimer une réaction d'étonnement, de protestation, un sentiment d'impuissance, de douleur, etc., le ciel étant comme pris à témoin] Les professeurs lèvent les bras au ciel et disent : « Qu'est-ce qu'on nous demande! Nous sommes de trop petites choses! » (Barrès, Mes cahiers,t. 9, 1911, p. 42):
13. − Voici mes comptes. Il en résulte que je suis aux trois quarts ruiné... Ne t'écrie pas! Ne lève pas les bras!... C'est un fait... R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 149.
[Marquant la stupéfaction, la lassitude, la fatigue, le désespoir, etc.] Laisser tomber, pendre ses bras; les bras m'en tombent; (rester) (les) bras ballants, tombants, pendants :
14. Il resta saisi, les bras ballants, les yeux ronds, la bouche ouverte. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Martine, 1883, p. 113.
15. Le gros homme ne se retourna même pas. Épaules basses, nuque ployée, bras tombants, il offrait au jour blême rayé de pluie son visage triste dans une espèce d'abandon total. Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1401.
[Marquant la détente, le repos] Les bras ballants :
16. Rien à faire! J'allumai une cigarette et je m'allongeai tout à fait, les bras ballants, les jambes abandonnées, ... G. Duhamel, Confession de minuit,1920, p. 119.
[Marquant l'attente, la satisfaction de soi, etc.] Se croiser les bras; les bras croisés :
17. ... le charrieur de pierres du roi cruel reçoit à son tour le droit à l'orgueil. On le voit se croiser les bras devant l'étrave dont le navire de granit commence de menacer les sables (...). Sa majesté est pour lui, comme pour les autres, ... Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 928.
Rem. V., par ailleurs, infra I B 1 b en particulier.
[Loc. sous forme négative] Ne savoir que faire de ses bras. Avoir des gestes gauches, une attitude empruntée :
18. ... l'air plus que commun, l'air valet de chambre. Il avait de grands bras dont il ne savait que faire; ... Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 292.
CHORÉGR. [Ici s'ajoutent des considérations esthétiques] Position de bras, port de bras. ,,Passage des bras d'une position à une autre`` (A. Meunier, La Danse class., 1931, p. 219) :
19. La technique des ports de bras est restée à peu près ignorée en France et l'enseignement officiel ne nous offre encore que cinq positions de bras pour accompagner et agrémenter les multiples jeux de jambes. M. Bourgat, Techn. de la danse,1959, p. 70.
Loc. fig.
Baisser les bras. Renoncer à poursuivre une action qui se révèle trop difficile, cesser d'agir. Cf. laisser tomber* qqc. (fig., fam.).
Rem. Attesté dans Dub.
[Manifestant l'inquiétude, le désespoir] Se tordre les bras (cf. se tordre les mains* [de désespoir]) :
20. Elle se tordait les bras. − « Mon Dieu, qu'est-ce donc qui l'a changé? » − « Pas d'autres que toi-même! » − « Et tout cela pour MmeArnoux!... » s'écria Rosanette en pleurant. Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 2, 1869, p. 267.
B.− [Le(s) bras en tant qu'instrument(s) indispensable(s), ou symbole, de l'action gén. énergique] :
21. ... le problème De sa vie, il ne l'a résolu que si peu Qu'il n'est pas sûr de quoi que ce soit devant Dieu. ... ... Sa parole Hésite, et l'action semble ôtée à son bras. Verlaine, Œuvres posthumes,t. 1, Le Livre posthume, 1896, p. 146.
1. [Le(s) bras en tant qu'il(s) exécute(nt) une tâche, en tant qu'instrument(s) de l'action, souvent en oppos. anton. − explicite ou implicite − avec la tête en tant que siège de la pensée] :
22. Elle reprit ses sens dans la soirée; mais, du côté droit, le bras et la jambe n'obéissaient plus. R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Pénitencier, 1922, p. 767.
a) Au sing. :
23. ... le contrat garantit le traité entre le domestique et le maître, entre le chef et l'ouvrier, (...) entre la tête et le bras, entre la pensée et l'exécution. Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 34.
Se servir du bras de qqn. Lui faire exécuter un acte dont on a conçu le projet. Avoir besoin du bras de qqn; prêter son bras à qqn :
24. Pour mettre à exécution le moyen donné par ce brave jeune homme, Théodore, j'ai besoin de ton bras, tiens-toi prêt, mon fils. Balzac, Les Petits bourgeois,1850, p. 98.
25. Roubaud était un lâche, qui, à deux reprises, n'osant tuer lui-même, s'était servi du bras de Cabuche, cette bête violente. Zola, La Bête humaine,1890, p. 268.
P. méton., p. métaph. Être la tête/être le bras. N'être que le bras; servir de bras à une tête :
26. Vinet rédigeait le Courrier à lui seul, il était la tête du parti; le colonel, gérant responsable du journal était le bras; Rogron était le nerf avec son argent... Balzac, Pierrette,1840, p. 94.
[Les loc. ou expr. suiv. privilégient le bras droit et jouent sur son caractère indispensable pour signifier l'importance que l'on attache à qqn ou à qqc.]
P. méton., au fig. Être le bras droit de qqn. Être le principal et indispensable adjoint de qqn, en particulier au niveau de l'exécution.
[Expr. à valeur négative] . P. hyperb. Se couper volontiers un bras, le bras droit pour ...; qu'on me coupe le bras si ... :
27. Les Bijoux indiscrets, un mauvais roman fort grossier, dont il dira plus tard « qu'il [Diderot] se couperait volontiers un bras pour ne pas l'avoir écrit ». Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913, p. 220.
Se couper un bras. Sacrifier quelque chose d'important :
28. ... il aperçoit de loin le mauvais procès, qui n'est que l'admirable administration; il se méfie de cette raison lente; il transige; il sacrifie quelque chose, il se coupe un bras, comme on dit. Alain, Propos,1928, p. 801.
b) Au plur.
Fam. Avoir cent bras. Déployer une grande activité (attesté dans Rob.). Ne pas avoir quatre (ou cent) bras. Ne pas pouvoir, à soi seul, accomplir ce qu'accompliraient deux (ou cinquante) hommes (attesté dans Lar. Lang. fr.).
[Dans certaines loc. hyperboliques]
Lier les bras à qqn. Lui ôter absolument toute possibilité, tout moyen d'action (cf. lier les mains* à qqn). Arrêter, retenir le bras de qqn. Le convaincre de ne pas aller jusqu'au bout d'une action ou l'empêcher d'y parvenir. P. métaph. :
29. On dirait que la nature ne sait pas ce qu'elle veut, ou plutôt ne fait pas ce qu'elle veut, que quelqu'un lui retient le bras pour l'empêcher de trop bien faire. Maeterlinck, La Vie des fourmis,1930, p. 240.
Couper, casser bras et jambes à qqn. Priver quelqu'un, au physique ou au moral, de la capacité, du moyen d'agir; lui ôter toute son énergie. (En) avoir les bras coupés; casser les bras à qqn; (les) bras et (les) jambes cassés; ne plus avoir ni jambes ni bras. Ne plus avoir la force de faire un mouvement. Un accablement tombait sur lui. Ce retour au pays lui coupait bras et jambes (Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 248):
30. L'ennemi avec lequel j'ai à lutter en ce moment (...) est une fatigue que je comparerais à une eau tiède, (...) pourvue (...) de tous les attributs du plus infaillible narcotique, qui me coulerait tout le long du corps. Je n'ai ni jambes, ni tête, ni bras, ... Du Bos, Journal,1928, p. 140.
31. Le soleil. La course. La soif. Une soif jamais connue, une soif de désert, une soif dont on meurt, la première soif de toute une vie, qui coupe bras et jambes, paralyse la langue... E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 407.
Rem. La loc. couper bras et jambes à qqn et ses var., qui mettent simultanément en jeu, dans des proportions différentes, la notion générale d'action et les notions plus partic. d'exécution d'une tâche et d'énergie, pourraient également être présentées infra sous 2.
Rester les bras ballants. Rester impuissant, sans moyen d'action (supra ex. 14 et 16). P. métaph. :
32. ... l'honneur n'existe plus ... Vous l'avez avantageusement remplacé par la légalité. Il y a bien encore ... la dette de jeu; mais que la loi la reconnaisse, et l'honneur restera les bras ballants devant le Code... E. Augier, Les Effrontés,1861, p. 286.
En partic. [Les bras en tant qu'instruments du travail physique] Le travail de nos bras prend toutes nos heures, monsieur; la tête reste en arrière (Pesquidoux, Le Livre de raison,1932, p. 55):
33. La force, et le droit avec elle, sont aux bras, au travail, aux masses : or, ni les bras, ni le travail, ni les masses n'ont leur compte. Proudhon, La Guerre et la Paix,1861, p. 192.
34. ... à 8 heures, à midi, à 4 heures, quand ses bras arrêtés laissent son esprit songer, il fait le tour de ces lieux avec son âme. Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 151.
Vivre de ses bras. Vivre du travail de ses bras, subsister par son propre travail (cf. travailler de ses mains*). Ne vivre que de ses bras; n'avoir que ses bras. Avoir pour seule ressource le travail. On n'avait plus de parents, on n'avait que ses bras. J'ai travaillé (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 101).Ne posséder que ses deux bras.
Fam. Se servir de ses bras comme un cochon de sa queue. Ne pas savoir travailler correctement :
35. ... on leur refusait deux berlines, l'une parce qu'elle ne contenait pas la quantité réglementaire, l'autre parce que la houille en était malpropre (...) aussi est-ce qu'on devrait prendre des fainéants, qui se servent de leurs bras comme un cochon de sa queue! Zola, Germinal,1885, p. 1186.
Travailler à pleins bras. Travailler beaucoup.
Fam. En avoir plein les bras. Avoir les bras rompus de fatigue, être rompu de fatigue par excès de travail :
36. C'est ma première journée. J'en ai plein les bras avec leur volant au bout de seize heures. A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 15.
Se croiser les bras. Rester sans rien faire, sans travailler. Ne pas payer qqn pour se croiser les bras; (rester) les bras croisés. Grève des bras croisés; (avoir) les bras ballants. (Être) inoccupé, oisif :
37. ... quand bien même je voudrais l'occuper, votre amie, je ne trouverais rien à lui donner à faire. (...) et je ne puis supporter auprès de moi les gens qui restent à me regarder, les bras croisés. Gide, L'École des femmes,1929, p. 1275.
38. − Que font-ils dans la journée? (...) − Rien. Presque tous en effet, avaient les bras ballants et les mains vides. Camus, La Peste,1947, p. 1413.
Rem. V. supra ex. 14, 16 et 32.
P. méton. Personne(s) qui travaille(nt); personne(s) en âge de travailler, apte(s) au travail. Travail gigantesque (...) demandant (...) des milliers de bras (A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 167).Les bras manquent :
39. Sa famille [de l'ouvrier] s'augmente, mais les bras ne se multiplient pas. D. Poulot, Le Sublime,1872, p. 216.
Rem. La valeur symbolique du bras, ainsi que l'oppos. tête/ bras, sont plus sensibles au sing. (supra a) qu'au plur. (supra b), ce dernier servant à mettre davantage en relief le caractère plus « physique », plus « concret » de l'exécution d'une action, d'une tâche.
2. [Le(s) bras en tant qu'instrument(s) privilégié(s) pour exercer et déployer la force, partic. pour porter une charge, ou en tant que symbole de la vigueur physique; souvent par oppos. − implicite ou explicite − à la main en tant qu'organe du toucher, de la préhension, ou symbole de l'adresse] Ô vagues de la mer, berceau des Néréides, / Que je fendais d'un jeune bras (Moréas, Les Stances,1901, p. 135).Il fait également des haltères (...) qu'il lève à la force des bras (Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, 3etabl., 1, p. 93):
40. Vous voulez de Cromwell simplement hériter. Et son fardeau n'a rien qui vous fasse hésiter, Pourtant, milord, la charge est pour vous un peu forte; Je vois la main qui prend et non le bras qui porte. Hugo, Cromwell,1827, p. 333.
41. ... je vais le charger sur mes épaules, ce ballot, et le porter aussi longtemps qu'il faudra. Si jamais ma vieille maman se trouve dans la rue, avec pareille charge sur les bras, puisse-t-elle rencontrer un passant comme moi, ... G. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 54.
SYNT. Avoir les bras chargés; avoir un enfant dans les bras; avoir qqc. sur, sous le bras; avoir les bras alourdis par qqc.; revenir les bras chargés de présents; porter qqc. dans ses bras, sous le bras; serrer qqc. sous son bras.
a) [Avec l'idée de force]
Loc. métaph.
Avoir un bras de fer, d'acier, d'airain [Au plan physique] Être doué d'une grande force musculaire, avoir un bras qu'aucune charge ne peut faire plier. [Au plan moral, surtout en parlant de personnes détenant un pouvoir qu'elles exercent avec vigueur] Faire sentir son bras de fer (cf. une main* de fer dans un gant de velours) :
42. L'opinion, que l'on auroit comprimée d'abord, s'échapperoit enfin : lorsque le bras de fer du dernier tyran n'a pu la [l'opinion] tenir terrassée, lorsqu'il n'a pu l'enchaîner dans sa gloire, seroient-ce les foibles mains de quelques agents obscurs qui pourroient la retenir? Chateaubriand, Discours et opinions,1826, p. 193.
43. Paccard, qualifié de vieille-garde, de fameux-lapin, de bon-là, homme à jarret de fer, à bras d'acier, (...) gardait sa fougue en dedans, ... Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 160.
Rem. 1. Se rencontre également, mais plus rarement, à propos d'abstractions, dans le cadre d'allégories : Le malheur m'a reçue à ma naissance dans ses bras de fer (Hugo, Han d'Islande, 1823, p. 394). ,,Cette (...) nécessité aux bras de fer`` (A. Dumas Père, Intrigue et amour, trad. de Schiller, 1847, II, p. 228). 2. La notion de puissance, de pouvoir s'ajoutant à celle de vigueur, la loc. avoir un bras de fer et ses var. trouveraient également leur place infra sous I B 3.
Avoir un, des bras de coton. Être sans énergie, sans volonté, sans courage.
Rem. 1. Attesté dans Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Rob. 2. La notion de courage pouvant intervenir, cette loc. est à mettre en rapport également avec la subdivision I B b en partic. infra.
Huile de bras. Énergie. Synon. huile de coude, de poignet.Mettre de l'huile de bras dans (une activité physique). Y mettre de l'énergie. De l'huile de bras! Un peu d'huile de bras :
44. Oh hisse! les déménageurs! Enlevez-le avec précaution! Un peu d'huile de bras, s'il vous plaît! Courteline, Un Client sérieux,Le Piano, 1893, p. 221.
P. méton., pop. Gros bras. Dur, casseur. Faire le gros bras. Jouer à l'homme fort, jouer les durs :
45. Sous une musique, prétexte futil[e], quelques gros bras vaguèrent... deux ou trois tronches ... « La raison du plus fort ... etc. [»]. A.-L. Dussort, Journal,1930, p. 14.
SP., fam. ,,Sportif puissant, qui constitue un concurrent sérieux`` (Esn. 1965).
Rem. Également dans Lar. Lang. fr. : ,,Les gros bras.`` Les champions, ceux qui dominent dans une épreuve``.
Loc. adv. ou adj.
À bras (d'homme), à force de bras. (Mû) avec la seule force de l'homme, en particulier celle de ses bras, sans aucune aide extérieure animale ou mécanique (cf. à main*). Des charrettes de boulanger tirées à bras d'homme (Flaubert, La 1reÉducation sentimentale,1845, p. 15).Il se souleva péniblement à force de bras (Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 214):
46. Ce moteur, fonctionnant jadis à bras d'homme, ensuite à manège, puis à vapeur, aujourd'hui enfin, le plus souvent, à l'électricité, est attelé à un tambour... E. Schneider, Le Charbon,1945, p. 247.
SYNT. Porter, mouvoir, actionner qqc. à bras; pompe mue à bras d'homme; transports qui se font à bras; se hisser à force de bras.
À bras tendu. Avec la main, le bras étant étendu de toute sa longueur et tenu écarté du corps (ce qui exige un plus grand effort musculaire). Les serments à bras tendu prêtés (Hugo, L'Âne,1880, p. 358):
47. ... les Allemands sont plus forts que vous, aux poids? Je le détrompai. J'expliquai que le record à bras tendu était détenu par un Français, celui des deux bras par un Suisse, ... Giraudoux, Simon le Pathétique,1926, p. 48.
P. métaph. [P. réf. à l'effort, à la volonté que suppose une action faite à bras tendu] :
48. Penser debout au contraire, vouloir la paix, tenir à bras tendu cette espérance, c'est refus de croire et c'est foi. Alain, Propos,1927, p. 738.
À bout de bras. Balancer (un panier) à bout de bras.
[Avec une idée d'effort] synon. de à bras tendu.Tenir, brandir qqc. à bout de bras. Le berger hausse l'enfant à bout de bras au-dessus de sa tête (Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 267).P. métaph. Tenir une affaire à bout de bras. La tenir difficilement, par un effort particulièrement soutenu.
À tour de bras. Avec vigueur, en y mettant toute sa force. Ils (...) frottaient à tour de bras le cuir de leurs basanes (Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, 1repart., 7, p. 83).Fig. À profusion, avec prodigalité. Embrasser qqn à tour de bras; mentir à tour de bras. Il va falloir verbaliser et verbaliser encore, et verbaliser à tour de bras (Barbusse, Le Feu,1916, p. 129).
À pleins bras. Entre ses bras ouverts (cf. à la brassée*). Saisir, prendre qqn, qqc. à pleins bras; remuer, ramasser qqc. à pleins bras; tenir qqn à pleins bras. Fier, mon ami me ramasse à pleins bras comme une gerbe (Colette, La Vagabonde,1910, p. 169).
En partic. [Avec l'idée supplémentaire de charge, de responsabilité] Loc. fig.
Avoir qqc. sur les bras. Se trouver dans l'obligation d'en supporter la charge morale ou matérielle, d'en assumer la responsabilité, d'y faire face. Avec son budget sur les bras, il n'a guère le temps d'écrire (Mérimée, Lettres à la comtesse de Montijo,1870, p. 263):
49. ... je me suis continuellement cassé le nez sur des vérités, dont quelques-unes désagréables; sans compter qu'elles sont importunes par leur masse, et par la difficulté de les faire tenir ensemble. On les a sur les bras; ... Alain, Propos,1930, p. 967.
50. « Mais le militant ouvrier qui se trouve un beau matin avec la responsabilité d'une grève sur les bras n'a pas la tentation de chercher dans le communisme un paradis artificiel; il maintient la ligne; ... » Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 164.
SYNT. Avoir sur les bras une bien mauvaise affaire, avoir un état de siège sur les bras; mettre qqc. sur les bras de qqn. Se mettre une (belle, mauvaise) affaire sur les bras (A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, p. 282). Laisser qqc. sur les bras de qqn; qqc. qui tombe, reste sur les bras de qqn.
Avoir qqn sur les bras. Être importuné par sa présence. Impossible de respirer avec de pareilles commères sur les bras! (Zola, Les Héritiers Rabourdin,1874, II, p. 14).Avoir à faire face à son hostilité. Foudre, anathème; on a le pape sur les bras (Hugo, La Légende des siècles,1883, t. 6, p. 105).En avoir totalement la charge − en particulier la charge financière −, devoir en assumer la responsabilité :
51. ... quand je vous prête l'âme du Vinci, de nos grands analystes modernes (...), n'est-ce pas un dieu que je vous mets sur les bras, « pour que du moins le prétexte de votre lassitude soit noble »? Barrès, Huit jours chez Monsieur Renan,1888, p. 94.
52. ... j'ai trop de soucis, en ce moment : Jimmy qui ne se marie pas; Philippe, qui peut me retomber sur les bras d'un jour à l'autre; et pas un sou à la banque... Bourdet, Le Sexe faible,1931, p. 297.
SYNT. Être sur les bras de qqn; se mettre qqn sur les bras. « Bon! voilà mon imbécile qui s'est mis une femme sur les bras! » (Courteline, Femmes d'amis, 1885, p. 15). Mettre, laisser qqn sur les bras de qqn; qqn qui reste, (re)tombe sur les bras de qqn.
Rem. La docum. ne fournit pas d'attest. de la loc. fig. tenir qqn (ou qqc.) à bout de bras, pour signifier « soutenir avec difficulté une personne (ou une chose) qui fléchirait si cet appui venait à lui manquer » (emploi seulement enregistré par Lar. Lang. fr.).
b) [Avec l'idée de violence]
Fig. À bras raccourci(s). Avec une grande violence. Tomber à bras raccourci sur qqn (cf. ne pas y aller de main* morte). P. métaph. :
53. Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la république, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d'homme grave. Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 81.
En partic. [Avec l'idée de violence guerrière, le(s) bras en tant qu'il(s) sert (servent) à se battre, en tant que symbole de la lutte, de la valeur guerrière] Le fils de Thétis par son bras valeureux / (...) se rend égal aux dieux (Moréas, Iphigénie,1900, p. 59).Armer son bras; un bras armé :
54. Va, va! Je ne veux pas qu'un bras obscur te frappe. Il ne sied pas qu'ainsi ma vengeance m'échappe. Tu ne seras touché par un autre que moi. Défends-toi donc. Il tire son épée. Hugo, Hernani,1830, II, 3, p. 44.
55. Et tous les cœurs étaient de flamme; Et tous les bras étaient d'airain; (...) Et dans la ferme crénelée, (...) Le glaive abritait la mêlée; ... Quinet, Napoléon,1836, p. 303.
Lever le bras (contre qqn). Le menacer. Avoir le bras levé. Être dans des dispositions agressives (envers quelqu'un) :
56. ... il dit ... qu'ils avaient le bras levé; qu'ils se porteraient à des excès, et que c'était à l'Assemblée à épargner l'effusion du sang. Le Moniteur,1789, t. 2, p. 561.
[Dans le cadre de l'allégorie de la mort] La mort lève son bras maudit (Hugo, Les Burgraves,1843, p. 111):
57. Ô mort, je t'ai toujours aimée! Ils ont fait de toi un fantôme hideux, squelette repoussant armé d'une faux et portant superbement ton linceul sur l'épaule. Dans l'orbite de tes yeux ils n'ont point mis de regards; sur ta bouche grimaçante ils ont fait un signe de menace; ton bras est toujours levé, ... Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 262.
Arrêter, retenir le bras de qqn. Convaincre quelqu'un de ne pas frapper, de ne pas mener une vengeance à son terme... ou l'empêcher d'y parvenir :
58. Si vous êtes venu, (...) dans le dessein de me tuer, ce ne sont pas mes supplications les plus éloquentes qui pourront arrêter votre bras. Maeterlinck, Le Trésor des humbles,1896, p. 176.
P. métaph. Arrêter le bras de la vengeance, du Destin.
P. méton. Personne qui frappe, qui exécute un meurtre pour le compte de quelqu'un d'autre :
59. ... je n'ai jamais pu la tuer [une femme], je n'y voyais point, et j'étais trop pauvre pour acheter un bras. Balzac, Facino Cane,1836, p. 385.
Proverbe. Les bons bras font les bonnes lames. ,,Toute arme est bonne entre les mains d'un homme courageux et adroit`` (Lar. 19e).
Rem. Également attesté dans Besch. 1845, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e.
3. [Le bras en tant que symbole de la puissance, du pouvoir, notamment juridique]
a) [Par anthropomorphisme] . Le bras de Dieu (cf. la main* de Dieu) :
60. ... celui qui est le Puissant, (...). Il a témoigné de la puissance de Son bras, Il a dispersé ces superbes dont le cœur trouble l'esprit. Il a déposé les puissants de leurs sièges et Il a relevé les humbles. Claudel, Poésies diverses,Magnificat, 1952, p. 861.
[Le bras de l'homme p. oppos. au bras, à la parole ... de Dieu] Combien le bras de l'homme est moins puissant que la parole de Dieu! (Hugo, Han d'Islande,1823, p. 152).S'appuyer sur un bras de chair. ,,Mettre sa confiance dans les hommes, au lieu de la mettre en Dieu`` (Ac. 1932); (attesté dans la plupart des dict.) :
61. ... je sais comment se précipitent rois et nations à force d'offenser Dieu. Quiconque espère en la puissance de son propre bras, sera confondu et n'obtiendra point la victoire; ... Thierry, Récits des temps mérovingiens,1840, t. 2, p. 49.
b) [En parlant d'institutions dépositaires d'une puissance, d'une autorité de fait] Le bras de l'État; le bras de la justice; le bras de l'Église :
62. ... ils [les jésuites] appelèrent à leur aide contre [la théorie de Descartes] le bras de l'Église et celui de l'État. Cousin, Cours d'hist. de la philos. mod.,1847, t. 1, p. 478.
63. ... on trouve la chose impossible [que les Bourbons adoptent le gouvernement établi] : les libertés naturelles, se redressant dans l'absence du bras qui les courbait, auraient repris leur ligne verticale sous la faiblesse de la compression. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,1848, t. 2, p. 518.
HIST. [Sous l'Ancien Régime] Le bras séculier. La puissance, l'autorité de la justice laïque par rapport à la justice ecclésiastique, les juges d'Église ne pouvant exécuter eux-mêmes leurs propres ordonnances relatives à des biens temporels ou à des châtiments avec effusion de sang et étant obligés de faire appel aux juges laïques et de leur livrer les condamnés (d'apr. Lar. 19e). ,,Livrer un ecclésiastique au bras séculier`` (Ac.1835-1932).Être à l'abri du bras séculier :
64. ... si elle [Jeanne] ne veut pas donner de réponse du tout, je requiers expressément que le juge la déclare hérétique sans débat, par défaut, et l'abandonne au bras séculier! Péguy, La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc,1913, p. 570.
P. méton. La justice laïque :
65. ... la paix de demain ne peut avoir comme base simplement une ou plusieurs déclarations, mais qu'il lui faut une organisation concrète avec le tribunal, la procédure et le bras séculier. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 629.
c) P. ext. [Le bras en tant que symbole de l'influence]
Avoir le bras long. Jouir, socialement, d'une grande influence; avoir beaucoup de crédit, de pouvoir; avoir des possibilités d'action importantes :
66. Il y a des écrivains français hors de France... S'ils allaient parler ... il faut les en empêcher. Comment faire? bâillonner les gens à distance, ce n'est pas aisé. M. Bonaparte n'a pas le bras si long que ça. Hugo, Napoléon le petit,1852, p. 45.
67. Le bonheur n'aurait-il pas le bras plus long que le malheur et certaines de ses forces ne s'approcheraient-elles pas davantage de l'âme humaine? Maeterlinck, Le Trésor des humbles,1896, p. 163.
Conserver un bras (dans un lieu, un milieu, etc...). Conserver, dans la place, un allié par l'intermédiaire duquel il est possible d'intervenir, d'influer sur le cours des événements :
68. Corentin fut, non pas le conseil de ce ministre [Fouché], mais son âme damnée ... aussi Fouché l'avait-il laissé naturellement au ministère de la Police, afin d'y conserver un œil et un bras... Balzac, Une Ténébreuse affaire,1841, p. 97.
C.− [Le(s) bras en tant qu'instrument(s) ou symbole d'un lien unissant deux êtres] :
69. ... vous êtes trop aimable en cette occasion pour votre pauvre amie. Vous me dites des choses à faire prendre le vol pour tomber vite dans ces bras qui embrassent si tendrement; ... E. de Guérin, Lettres,1840, p. 384.
1. Au sing. [Prép. à, de, par; le bras, donné ou pris, en tant qu'appui] À l'oreille, il nous dit à quelle dame chacun de nous doit offrir le bras (Renard, Journal,1897, p. 390);elle prit son bras (geste horrible : « je te tiens bien! ») (Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1401).
SYNT. (Femme) accepter le bras (d'un homme); (homme) avoir une femme à son bras; prendre le bras de qqn, prendre qqn par le bras; quitter le bras de qqn; sortir, marcher au bras de qqn; donner le bras à son mari; être au bras de son mari; s'appuyer au bras de son mari; passer le bras de sa femme sous le sien.
P. métaph. :
70. ... dans ces espaces déserts, la grande et légère duchesse de Châtillon s'est jadis appuyée sur mon bras. Je ne donne plus le bras qu'au temps : il est bien lourd! Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 249.
[Avec l'idée d'appui réciproque] Se donner le bras.
Loc. adv. Bras dessus bras dessous. [Le plus souvent, signe d'amitié, notamment entre pers. du même sexe] En se donnant le bras. (S'en) aller bras dessus bras dessous (avec qqn).
2. Au plur. [Prép. dans, entre; d'entre; à, vers, de; les bras en tant qu'instruments ou symbole d'union très étroite (plus étroite que l'union symbolisée par les mains jointes)] :
71. Comme elle pleurait, Gasparine la prit à son tour dans ses bras, la garda contre sa poitrine plate et ardente, pendant que Campardon accourait les consoler. − Pourquoi pleures-tu? disait-elle avec maternité. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 164.
72. Je la prends dans mes bras. Et elle frémit. Toute sa bonne chair jeune et forte s'émeut. Je la serre dans mes bras, je l'embrasse. (...) elle se trouble tout de suite profondément. Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 253.
SYNT. Tenir, presser qqn dans, entre ses bras; saisir, écraser qqn dans ses bras; viens dans mes bras; refermer ses bras sur qqn; être dans les bras de qqn; se jeter, se précipiter, se blottir dans les bras de qqn; se retirer des bras de qqn; l'étreinte des bras de qqn; au sortir des bras de qqn.
a) Locutions
Tendre les bras à / vers qqn.
Tendre les bras à qqn. Solliciter qqn., réclamer sa présence, son amour... Reviens auprès de ta vieille mère qui te tend des bras désespérés (Maupassant, Une Vie,1883, p. 242).Venir en aide à qqn. ; lui accorder son pardon. Synon. ouvrir ses bras à qqn (cf. tendre la main* à qqn [fig.]) :
73. ... pour un homme de votre mérite, l'Italie n'est point une patrie, et la France vous tend les bras; répondez à son appel! A. Dumas Père, Le Comte de Morcerf,1851, I, 1, p. 18.
74. Puisse ne point trop tarder la libération de ce peuple qui tend les bras vers ses amis dont il fut hier et sera demain l'avant-garde! De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 514.
Tendre les bras vers qqn. L'appeler à son secours, implorer son aide. Tendre les bras vers qqc. Souhaiter, désirer quelque chose.
Ouvrir ses/les bras à qqn.
Accueillir qqn. avec joie, avec bonheur. P. métaph. La sympathie aux bras ouverts (T. Gautier, Poésies,1872, p. 328);les bras ouverts de mon Église (Verlaine, Sagesse,1881, p. 240);je veux marcher libre entre les bras ouverts du monde (Cocteau, Le Potomak,1919. p. 258).
75. Nous n'avons rien à lui [la France] demander excepté, peut-être, que le jour de la liberté elle veuille bien nous ouvrir maternellement ses bras pour que nous y pleurions de joie... De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 125.
Lui accorder son pardon. Synon. tendre les bras à qqn :
76. Quant à ma bénédiction, je m'en vais vous la donner tout de suite − et le vieux ouvrit ses bras pour l'accueillir. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 730.
Arracher qqn des bras de qqn. L'en séparer, l'en éloigner. S'arracher des bras de qqn.
Agoniser, s'éteindre, mourir, expirer dans les bras de qqn. Agoniser, s'éteindre... en ayant cette personne auprès de soi :
77. La mère de MmeSeguin nous dit : − Ma fille a été admirable de dévouement. M. Charcot est mort dans ses bras. − Dans mes bras! Qu'est-ce que tu dis donc, maman? (...). Je n'y ai même pas touché! Renard, Journal,1897, p. 421.
Loc. adv. À bras ouverts. Avec joie, avec cordialité. Recevoir, accueillir qqn à bras ouverts :
78. Aussi, lorsque la réaction cléricale de 1849 se déclara, presque toute la bourgeoisie de Plassans passa-t-elle au parti conservateur. Elle y fut reçue à bras ouverts. Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 74.
b) En partic.
[Dans le domaine de l'amour, pour signifier des relations sexuelles] P. euphém. Prendre, serrer une femme dans ses bras; être dans les bras d'une femme; tomber dans, entre les bras d'un homme :
79. ... un soir, elle se retrouva dans les bras de Saccard, définitivement à lui, laissant s'établir des relations régulières. Zola, L'Argent,1891, p. 173.
80. ... le jeune chrétien se disait : « L'inconnu qui pleure à la tombée du soir en écoutant le muezzin est plus près de ce haut chanteur inconnu que ce sultan du cœur de cette femme qu'il prendra cette nuit dans ses bras. » Barrès, Mes cahiers,t. 4, 1904-06, p. 236.
P. métaph. :
81. ... je suis allé me coucher avec l'espérance; je ne l'avais pas serrée dans mes bras depuis longtemps; mais elle ne vieillit point, et on l'aime toujours malgré ses infidélités. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 206.
[Avec l'idée de refuge] Se jeter dans, entre les bras de qqn. Chercher un refuge, une protection, une consolation, etc., auprès de lui. Synon. se réfugier dans les bras de qqn :
82. ... nous sommes perdus et n'avons d'autres ressources que de nous jeter dans les bras des héros de Juillet. Mmede Chateaubriand, Mémoires et lettres,1847, p. 184.
83. ... des libres penseurs tout de paroles, fort amis de l'autorité, se jetant dans les bras du premier sauveur venu, au moindre grondement du peuple. Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 40.
P. métaph. Se jeter, se réfugier dans les bras de qqc. :
84. M. Bonneau, riche rentier de Vonges, et qui ne savait à quoi occuper son temps, se jeta avec fureur dans les bras de l'archéologie. Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 132.
Rem. V. d'autre part infra 3.
3. Au plur. [Mêmes prép. que supra 2, mais l'idée de domination supplante celle d'amour]
a) Se jeter dans, entre les bras de qqn (qui est hostile). Se (re)mettre à son pouvoir, à sa merci, entre ses mains* (cf. tomber aux mains*, dans les mains* de [ses ennemis]) :
85. ... qui ne verrait le doigt de Dieu dans cet aveuglement qui poussa cette famille à se jeter sans cesse dans les bras de ses ennemis... Mmede Chateaubriand, Mémoires et lettres,1847p. 176.
b) P. métaph. Être dans les bras de Morphée. Dormir. Dans les bras de la mort ... cher et triste objet d'une passion qui me consume jusque dans les bras de la mort (Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 238).
c) P. métaph. Verbe + dans les bras de qqc.Dans le sein, sous l'influence de quelque chose :
86. De quelque façon qu'on ait vécu, on veut au moins expirer dans les bras de la Religion, et dans le sein de ses espérances... Lamennais, Essai sur l'indifférence en matière de relig.,t. 2, 1817-23, p. 238.
II.− P. ext. ou anal.
A.− P. ext., ANAT. ANIMALE
1. [Chez les vertébrés] Membre thoracique dans sa totalité ou dans son premier article seulement :
87. L'aile d'un Oiseau, homologue du membre antérieur d'un quadrupède, comporte la même division en bras, avant-bras et main... E. Perrier, Traité de zool.,t. 4, 1928-32, p. 3180.
[Chez le cheval] Partie de la patte antérieure allant de l'articulation de l'épaule à celle du genou. Un cheval plie bien le bras, plie bien la jambe (Besch.1845);il [un beau cheval] a la tête sèche, peu de ganache et les bras gros (A. France, Thaïs,1890, p. 166).
2. [Chez certains crustacés] Chacune des pinces [Chez les céphalopodes, certains mollusques, certains polypes] Chaque tentacule. [Chez certains arachnides] Chaque appendice buccal. Le poulpe aux bras touffus (Hugo, La Fin de Satan,Le Glaive,1885, p. 796);l'araignée fauve, l'affreux gymnaste aux six bras (Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 349);de hideux polypes qui serpentent avec leurs sept bras longs, armés de ventouses (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 194).
B.− [P. anal. (de forme, de position ou de fonction)]
1. Sc. et techn. de la terre
a) GÉOGRAPHIE
HYDROGRAPHIE. Bras d'un fleuve, d'une rivière. Subdivision latérale qu'une île sépare du bras principal. Bras fluviaux; les deux bras de la Seine. Sans tenir compte des obstacles, des bras sinueux de la source, qui se croisaient devant elle (G. Sand, Consuelo,t. 2, 1842-43, p. 154):
88. Le fleuve qui, (...) Traîne ses marnes et ses eaux Au milieu des pâles roseaux, Presse en ses bras une longue île, ... A. France, Les Poèmes dorés,La Vision des ruines, 1873, p. 38.
P. métaph. :
89. Ce dernier et vieux bras du grand fleuve de la légitimité, qui semblait peu guéable et qu'on essayait depuis longtemps de tourner et de saigner de mille manières (...) avait été brusquement franchi par un accident sublime, par un miracle de l'audace populaire. Sainte-Beuve, Premiers lundis,t. 2, 1869, p. 117.
Bras mort. Bras abandonné par le cours d'eau parce qu'il est encombré d'alluvions et devenu marécageux :
90. Là aussi, il fallut conquérir les varennes sur les eaux, marais, bras morts, boires ou ramifications des rivières. Vidal de La Blache, Tabl. de la géogr. de la France,1908, p. 166.
Poét. [P. oppos. à bras mort] Bras vif. Eau des bras morts et des vifs, nerveuse et coulante ou d'un sommeil plat (A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 311).P. ext. :
91. La paisible rue Chanoinesse et la rue des Chantres (...) voyaient bien peu de promeneurs fouler leurs pavés ronds à l'ordinaire. Elles formaient bras mort pour la circulation. J. de La Varende, Le Roi d'Écosse,1941, p. 286.
OCÉANOGR. Bras de mer. Étroite et profonde pénétration de la mer à l'intérieur d'une côte, ou son passage resserré entre deux bandes de terre :
92. On s'en allait par les îles, tout un dédale compliqué de terres et de bras de mer, que forment les embouchures réunies de la Meuse, de l'Escaut et du Rhin. Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 136.
b) HORTIC. [En parlant d'un cep de vigne, d'un arbre en espalier] Chaque ramification principale s'écartant du tronc à l'horizontale. Les bras de la souche; les gros bras de vigne; souches de vignes à trois bras. Ce poirier, ce pêcher a le bras droit plus fort ou plus faible que le bras gauche (É.-A. Carrière, Encyclop. horticole,1862, p. 69).
2. Sc. phys.
a) ASTRON. Bras galactique. Prolongement, généralement double et disposé symétriquement, d'une galaxie vers l'extérieur et tendant à s'enrouler autour de son noyau. Bras spiraux, spiraloïdes d'une galaxie; bras galactique local, intérieur; les deux bras d'une nébuleuse spirale. Elle [la voie lactée] entoure tout le ciel approximativement d'un grand cercle, et se divise en deux bras de la constellation du Centaure à celle du Cygne (E. Schatzman, Astrophysique,1963, p. 95).
b) PHYS. Bras de levier d'une force (qui agit sur un solide). ,,Distance de la ligne d'action de cette force à l'axe de rotation du solide`` (Lar. encyclop., s.v. levier).
Rem. Cf. infra 3 d technol. bras de levier.
3. Autres domaines
a) AMEUBLEMENT.
[En parlant d'un fauteuil; vx, en parlant d'une chaise] Le bras gauche du fauteuil; chaise à bras. Synon. accoudoir*, accotoir*.La chauffeuse capitonnée / Vous tend les bras (T. Gautier, Émaux et camées,1852, p. 128);toujours un rien, un détail (...), le galbe des bras et des jambes faisait de mon fauteuil une pièce originale (Barrès, Mes cahiers,t. 9,1912, p. 344);il (...) se laissa tomber (...) entre le bras valide et le moignon du fauteuil manchot (A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 13).
Vx. Bras-applique ou bras d'applique, bras de lumière, bras. Chandelier mural à une ou plusieurs branches comportant à l'extrêmité, du moins à l'origine, un ornement figurant un poing. Des bras d'argent, de vermeil. Les aigles constituant les bras de lumière (S. Grandjean, L'Orfèvr. du XIXes. en Europe,1962, p. 102):
93. ... le lampier, (...) excelle à modeler et à fondre de grands chandeliers, des candélabres d'autel, des bras pour recevoir des cierges, ... Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 7, 1863-69, p. 186.
P. ext. Bras (de cheminée). Chandelier sur pied se posant sur le manteau d'une cheminée. Tu garniras de bougies les bras de cheminée et les flambeaux (Balzac, Les Chouans,1829, p. 345).
b) CH. DE FER. [Dans un sémaphore] Voyant mobile, articulé sur un plan vertical par rapport auquel, se tendant comme un bras, il prend la position horizontale généralement pour signifier la nécessité d'un ralentissement ou d'un arrêt du train.
c) MAR. Bras d'un aviron. Partie d'un aviron allant de la poignée au point d'appui. Bras d'une vergue*. Les bras d'une ancre. Les deux branches de l'ancre, qui portent à leur extrémité la pièce triangulaire plate appelée patte.
d) TECHNOLOGIE
[Pour désigner, dans une pièce, un élément en forme de tige, de barre, permettant de saisir, de soutenir, d'actionner, de transmettre un mouvement...] Bras d'une manivelle, d'une pompe, d'un élévateur, d'une grue; machine à grands bras articulés. La matière première est introduite dans l'appareil (...) par un moyeu évidé muni de bras en hélice (J. Cahen, E. Bruet, Carrières, plâtrières, ardoisières,1926, p. 221);un écrou qui actionne (...) le bras moteur d'un arbre transversal appelé arbre de frein (Herdner, Locomotives...,p. 321).
Bras de levier. Barre rigide, mobile autour d'un point d'appui fixe, soumise au moins à l'action contraire de deux forces, la force motrice et la résistance, et servant à soulever, à déplacer des charges; barre permettant d'actionner un mécanisme :
94. On trouve (...) au rapprochement [des essieux] l'avantage de disposer d'un plus grand bras de levier, pour tourner à force de bras les wagons sur les plaques de croisement. J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 717.
Rem. Cf. supra II B 2 b physique.
Spéc. Bras (d'un véhicule). Prolonges parallèles situées à l'avant et servant à porter, à mouvoir (le véhicule). Synon. brancards*.Les bras d'une brouette, d'une civière; voiture, charrette à bras. Bras de lecture ou bras de pick-up. Tige mobile, articulée sur le plateau de l'électrophone et portant à son extrémité libre la pointe de lecture explorant les sillons du disque.
[P. anal. avec la position d'un homme, se tenant debout, les bras écartés tendus à l'horizontale] Les bras d'une croix, d'un crucifix, d'un gibet, d'un poteau indicateur. Et tout se règle [dans les monts d'Espagne] avec l'équerre / Que font les deux bras du gibet (Hugo, Les Chansons des rues et des bois,Liberté, 1865, p. 248):
95. La Croix, c'est Dieu à l'œuvre. Elle est non seulement son instrument, elle est sa forme active, son opération extractrice et unificatrice, son extension entre les quatre points cardinaux : le Nord ou Zénith qui est cette racine dans le firmament; le Sud ou Nadir qui est cette matière échauffée par la grâce sur laquelle force s'exerce; ces bras, à droite et à gauche, qui sont les instruments de son énergie temporelle. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 255.
P. méton., ARCHIT. RELIG. [Dans une église] Bras de croix droit ou gauche. Nef latérale correspondant au bras droit (ou gauche) de la croix, située dans la nef centrale. L'homme regardait les choses du bras de croix gauche par où il était entré (Verlaine, Œuvres posthumes, t. 1, Souvenirs, p. 241).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bʀa] ou [bʀ ɑ]. Les dict. mod. optent pour [a] ant. Cf. Barbeau-Rodhe 1930, Dub., Pt Rob., Pt Lar. 1968 et Warn. 1968. Pour [a] cf. encore Grammont Prononc. 1958, p. 27. Cependant Passy 1914 admet [a] ou [ɑ] post. Quant aux dict. de la fin du xviiieet du xixes. [ɑ] est long dans Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834 et Gattel 1841. Par contre [a] est ant. et bref dans Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et DG. Pour l'hésitation entre [a] et [ɑ] cf. également Kamm. 1964, p. 92 : ,,Le a final est plutôt ouvert [= ɑ post.] dans beaucoup de mots qui se terminent par le son a écrit as [cependant] le a final tend à se fermer [= à devenir ant.] dans plusieurs de ces mots, notamment : bras, embarras, chas, taffetas, galetas, matelas, chasselas, cervelas, verglas, cadenas, ananas.`` À ce sujet cf. la finale -as. Cf. encore Buben 1935, § 11, et Rouss.-Lacl. 1927, p. 135. Pour Littré devant voyelle l's se lie. Cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841 et Fél. 1851. Enq. : /bʀa/. 2. Forme graph. − ,,Bras et les mots de sa famille s'écrivent avec des s : brassard, brassière, embrasser... excepté bracelet et brachial [cf. ces mots]`` (Ortho-vert 1966, p. 119).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca. 1100 « membre du corps humain » ici empl. par image (Roland, éd. J. Bédier, 597 : Dunc perdreit Carles le destre braz del corps); 1611 zool. les bras d'un scorpion (Cotgr.); 2. p. anal. a) ca 1165 « bras de mer » (M. de France, Lais, éd. J. Rychner, Lai de Guigemar, 150); b) entre 1175 et 1180 [en parlant d'une croix] (Renart, éd. M. Roques, branche III b, 4983); c) 1606 mar. plur. « cordages » (Nicot); 3. a) ca 1350 « force, pouvoir, puissance » (G. Le Muisit, Poésies, I, 347 dans T.-L.); b) 3equart du xves. « agent, exécutant » (Georges Chastellain, Chron. du Duc Philippe, Introd. dans Gdf. Compl.). Du lat. class. bra(c)chium « bras » (empr. au gr. β ρ α χ ι ́ ω ν « id. »); 3 lat. chrét. a, Tertullien dans TLL, 2159, 38; b, Vulg. Is., 53, 1, ibid., 2159, 61 : brachium domini.
STAT. − Bras. Fréq. abs. littér. : 27 032. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 31 385, b) 49 052; xxes. : a) 45 320, b) 34 643. Bras dessous bras dessus. Fréq. abs. littér. : 10.
BBG. − Benveniste (É.). Anal. d'un vocable primaire. B. Soc. Ling. 1956, t. 52, pp. 61-71. − Delamaire (J.). Meuniers et moulins à vent. Vie Lang. 1970, p. 629. − Duch. 1967, § 15. − Encyclop. 4. Informat. (L'). 1973, no37, p. 64. − Gohin 1903, p. 342. − Goug. Mots t. 2 1966, pp. 14-15. − Grimaud (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 111. − Henry (A.). Un Passage difficile de Rutebœuf. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 1, p. 387. − Horning (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, p. 455. − Laboriat (J.). Bras de chemise et soutien-gorge. Vie Lang. 1970, pp. 228-230. − Leonard (C.). « Strong » and « weak » in Gallo-Romance. Rom. Philol. 1965, t. 18, p. 298. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 364. − Rog. 1965, pp. 25-26; p. 127, 180. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 85; pp. 135-136. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 452. − Thurneysen 1884, p. 92. − Vocab. techn. des Quilles. Cah. de l'Office de la lang. fr. 1972, no15, p. 17.