| BRANQUE, subst. masc. Arg. ,,Individu qui se laisse sottement berner ou par les filles ou par les hommes du milieu`` (J. Lacassagne, L'Arg. du « milieu », 1935, p. 29). Synon. cave.Ces bons branques qui (...) croyaient candidement qu'il était dans leur camp (A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 167).− Emploi adj. Être branque; rester (tout), se sentir, sembler branque (cf. Marcus, 15 fables célèbres (racontées en arg. par Marcus), 1947, p. 4 et A. Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 213).Être idiot, bizarre. Synon. dingue. Étymol. et Hist. A. [1800 branle « âne » (P. Leclair, Hist. des brigands chauffeurs et assassins d'Orgères, p. 129 : Anes, Des branles)]; 1821 branque « id. » (Ansiaume, Arg. en usage au Bagne de Brest dans Esn.). B. 1. 1890 « mauvais ouvrier » (Ibid.); 2. a) 1900 subst. « sot » (Nouguier, Notes manuscrites interfoliées au Dict. de Delesalle, p. 47, v. branquignol); b) 1947 adj. « niais, bête » (ds Esn.). A étymol. obsc.; peut-être à rapprocher de l'arg. piémontais branci « âne » (Esn.), du prov. branco « traînard » (Sain. Sources Arg., t. 2, p. 296) et du suisse romand branko (Valais) « vieux cheval ou mulet hors de service » (Pat. Suisse rom.). La forme branle, attestée dans un seul texte, est peut-être due à une erreur (v. Sain. loc. cit.). B issu de A avec infl. de braque* « étourdi, écervelé »; peut-être à rapprocher de B 1, le rouchi bonne branque « mauvais sujet, polisson » (Hécart, Dict. rouchi-fr., Valenciennes, 1834), rangé par FEW t. 1, p. 496b, s.v. branca (branche*). BBG. − Duch. 1967, § 38. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 151, 244. |