| BOUTEROUE, subst. fém. Dispositif protégeant une construction en repoussant les roues des voitures. A.− Parement de fer dont à cette fin on garnit la voie d'un pont. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. B.− Bornes placées à cette fin le long des routes, des rues, d'un mur ou à l'entrée d'une porte cochère. La descente de Brienz, merveilleuse route en corniche, ouverte à la mine (...) et que des boute-roues (...) séparent d'un abîme de plus de mille pieds (A. Daudet, Tartarin sur les Alpes,1885, p. 123): Quand il [un épagneul] s'évanouit, avalé par l'asphalte, j'étais au seuil d'une porte cochère, entre les bouteroues de pierre polie.
A. Arnoux, Carnet de route du Juif Errant,1931, p. 261. PRONONC. ET ORTH. : [butʀu]. Les dict. gén. écrivent bouteroue; on rencontre parfois boute-roue (cf. A. Daudet, loc. cit.). Le masc. est attesté au xixes., cf. Littré Suppl. s.v.; la docum. ne permet pas de trancher. ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. Andri Boute-roe (Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 145 dans Littré Suppl.); 1. 1631 « borne placée aux angles d'un bâtiment pour les préserver du choc des voitures » (Monet, Abrégé du parallèle d'apr. DG); 2. 1863 « bande de protection en fer dont on garnit un pont de bois » (Littré).
Composé de la forme verbale boute (bouter*) et de roue*. BBG. − Goug. Lang. pop. 1929, p. XV, 194. |