| BOURRIER, subst. masc. A.− Rare (vx ou région.). Déchet traînant par terre. 1. Écon. rurale.Mélange de paille et de blé battu laissé sur l'aire après le battage (cf. Ac. Compl. 1842). − TECHNOL. Écharnures de cuir. 2. Péj. Fétu de paille qui traîne par terre : Il [l'abbé Birotteau] dit, en jetant à sa protectrice un regard désespérant qui la navra : « Je me confie à vous. Je ne suis plus qu'un bourrier de la rue! » Ce mot tourangeau n'a pas d'autre équivalent possible que le mot brin de paille (...) le bourrier est le brin de paille décoloré, boueux, roulé dans les ruisseaux, chassé par la tempête, tordu par les pieds des passants.
Balzac, Le Curé de Tours,1832, p. 236. − P. métaph. ,,Chose légère et sans valeur`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). Rem. Attesté en outre dans Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, Lar. 20eet Quillet 1965. 3. P. ext., région. Ordure; tas ou récipient où l'on met les ordures. Jeter un vieux gant au bourrier (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e).... paquets de feuilles noires (...) ce bourrier mort que traînent les courants (Genevoix, Routes de l'aventure,1958, p. 150). − P. métaph. Les détritus, les bourriers de l'âme (J. de La Varende, Le Roi d'Écosse,1941, p. 356). Rem. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965. B.− Région. Personne qui enlève les ordures; éboueur (cf. Mauriac, Les Chemins de la mer, 1939, p. 103). PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Dernière transcr. dans DG : bou-ryé. Gattel 1841 : on prononce ,,r forte``. 2. Forme graph. − Lar. 19e, s.v. bourrier : ,,on écrit aussi bourier`` (avec un seul r). Nouv. Lar. ill. et Lar. 20eadmettent comme vedette bourrier ou bourier. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1368 « déchet, débris » (Comptes de Macé Darne, 53, Joubert dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 300); 1560 « débris de paille qui se séparent du blé battu » (Ronsard, Hymne de l'Automne, [IV, 320] dans Hug.); 2. 1808 p. anal. (Boiste : Bourriers. Écharnures, terme de corroyeur).
Dér. de bourre*; suff. -ier*. BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 151. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 121. |