| BOURRICHON, subst. masc. Pop. Tête : De temps à autre, faut bien comprendre, ça venait à fermenter un peu dans la bobèche des miteux, des drôles de mensonges, comme ça sur le pas des boutiques surtout les jours de canicule... Ça venait comme des bulles dans leur bourrichon crever en surface...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 342. − Expr. pop. Monter le bourrichon à qqn. Exalter (quelqu'un); (lui) en faire accroire. ... sa petite grue (...) lui aura monté le bourrichon. Elle lui aura persuadé qu'il se classerait parmi les « intellectuels » (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 238).Avoir le bourrichon très monté. Être très exalté (cf. Flaubert, Correspondance, 1868, p. 382).Se monter le bourrichon. S'exalter; se faire des illusions. On se monte vite le bourrichon quand on a envie de quelque chose (P. Vialar, Tournez, jolies gosses,1956, p. 98).Synon. se monter la tête.Par jeu de mots. Se monter et se démonter le bourrichon (cf. Flaubert, Correspondance, 1868, p. 416). − Au fig. [Chez Flaubert] Le moral. Mon pauvre bourrichon est à bas (Flaubert, Correspondance,1872, p. 377). ♦ Expr. Se remonter le bourrichon (cf. Flaubert, Correspondance, 1861, p. 271). Remonter son bourrichon (Flaubert, Correspondance, 1870, p. 130). Se remonter le moral. PRONONC. : [buʀiʃ
ɔ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1860 pop. « tête » se monter le bourrichon (Flaubert, Corresp., t. 3, p. 38 dans Rob.).
Dér. de bourriche* étymol. 2; suff. -on*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 32. BBG. − Moussat (É.). Sur le front du vocab. Un peu d'étymol. Du bourrichon à la bourrique. Déf. Lang. fr. 1965, no27, pp. 5-6. − Sain. Lang. par. 1920, p. 374. |