| BOURACAN, subst. masc. HABILL., vx. Tissu de grosse laine utilisé autrefois dans la confection de manteaux de pluie. Habit de bouracan, veste en bouracan : Elle avait une courte robe bleu sombre, à petits plis froncés sur les hanches, et une sorte de veste ou brassière en bouracan noir que fermaient, à la naissance de la poitrine, deux ou trois boutons de corne.
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 321. Prononc. et Orth. Dernière transcr. dans DG : bou-rà-kan. Nouv. Lar. ill. : ,,On disait aussi baracan``. DG : ,,Monet, Abrégé du parallèle (1631), et Oud. (1642) écrivent barracan``. (Pour ces rem. cf. aussi Lar. 20e). Étymol. et Hist. Ca 1150 barragan « espèce de drap » (Thèbes, 3815-16 dans T.-L.); 1593 bouracan (Tarif du Comtat Venaissin, p. 385 dans Gay); ,,vieilli`` dans Ac. 1932. Empr. à l'ar. barrakān « étoffe de poil de chameau » d'où le lat. médiév. barracānus, 1122 (Stat. Cluniac., c. 18 dans Gay); le passage des formes bar- en bour- s'explique soit par une infl. de bourre* (FEW t. 19, p. 29a), soit par la forme ar. parallèle burrukān, 970 (Mohamed Abenharit Aljoxani, p. 164.21 dans Cor.); il est difficile de dire si le mot est parvenu en fr. directement à partir de l'ar., ou s'il a été véhiculé par l'esp. barragan attesté sous la forme lat. au sens d'« étoffe » dès le ixes. et de « manteau de bouracan » en 942 (Cor.); v. aussi Höfler, p. 84; cf. le lat. médiév. de catalogne berreganus subst. « manteau de bouracan » en 1034 et adj. « de bouracan » en 1024 dans GMLC, s.v. berregano. Fréq. abs. littér. : 6. BBG. − George (K. E. M.). L'Emploi anal. de qq. noms d'étoffes dans le domaine gallo-rom. In : [Mél. Boutière (J.)]. Liège, 1971, t. 1, p. 268. − Lammens 1890, pp. 55-56. |