| BOUQUINER1, verbe. A.− Rechercher les vieux livres aux étalages des libraires ou des bouquinistes* : 1. Après le déjeuner, il lisait un peu, puis se promenait dans Paris de trois à sept, bouquinant chez les revendeurs, et allant de café en café.
Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 762. 2. C'était deux livres, les Rêveries d'un promeneur solitaire et la Chartreuse, tous deux en édition ancienne.
− Mais, Odile... Merci... C'est extraordinaire... Comment les avez-vous trouvés?
− J'ai bouquiné dans les rues de Brest, Monsieur. Je voulais vous rapporter quelque chose.
Maurois, Climats,1928, p. 115. B.− P. ext. 1. Lire de vieux livres. Comme cela doit être amusant de bouquiner, de fourrer son nez dans de vieux papiers! (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 198). 2. Aimer à lire; lire (pour son plaisir ou de manière continue). « Comme vous êtes pâle! » dit Mérigneux en l'apercevant. « J'ai bouquiné toute la nuit » (J. Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 276): 3. On est allé lire dans la forêt... Je me suis mis à bouquiner, figurez-vous! Je lis des romans...
T. Bernard, Monsieur Codomat,1907, p. 155. Rem. On rencontre dans la docum. a) Le néol. bouquinade, subst. fém. Action de bouquiner. Quand vous partirez en bouquinade (Toulet, Correspondance avec un ami pendant la guerre 1920, p. 69). b) Le subst. masc. bouquinage, peu usité, fam. Action de bouquiner. Cette vente du livre, autrefois entourée de flânerie, de musarderie et de bouquinage bavard et familier (E. et J. de Goncourt, Journal, 1867, p. 315). Prononc. : [bukine], (je) bouquine [bukin]. Étymol. et Hist. 1611, Cotgr. Dér. de bouquin1*; dés. -er. |