| BOUQUIN1, subst. masc. Vieux livre qui a subi l'épreuve du temps. Vénérable, vieux bouquin; bouquin poudreux : 1. Il [Sacrement] allait de ville en ville, étudiant les catalogues, fouillant en des greniers bondés de bouquins poudreux, en proie à la haine des bibliothécaires.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Décoré! 1883, p. 426. − P. ext., fam. Livre, en général. Prêtez-moi donc ce bouquin (Lar. 20e). ♦ Péjoratif : 2. ... des entassements énormes de livres grecs, latins, français et étrangers, dégageant l'odeur du papier frais imprimé, annoncent le supplice d'une année nouvelle. L'enfant ou le jeune homme a, cette fois, tort : le temps est passé des bouquins rébarbatifs...
Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 743. Rem. On rencontre dans la docum. le néol. bouquinaille, subst. fém., péj. Amas de vieux livres. Je crains pas ça tellment où va la bouquinaille les quais les cabinets la poussière et l'ennui (Queneau, Si tu t'imagines, 1952, p. 277). Prononc. : [bukε
̃]. Étymol. ET HIST. − 1459 boucquain « vieux livre dont on fait peu de cas » (Jacques Milet dans Romania, t. 22, 1893, p. 240); fin xvies. bouquin (Du Haillan, Hist., Préf. dans Gdf. Compl.); 1845 (Besch. : Bouquin [...] Ironiq. Livre, quoique moderne qui n'a d'autre valeur que celle des enjolivures); 1866 « livre en général » (Lar. 19e); 1897, Nouv. Lar. ill. : ,,cette [...] acception est populaire``; 1928, Lar. 20e: ,,Argot des écoles, et fam.``.
Empr. à un dimin. du m. néerl. boec « livre » correspondant à l'a. h. all. buoh [all. Buch], ags. bok [angl. book]; étant donné que les formes attestées : m. néerl. boecskijn, boekelkijn (Verdam s.v. boec) peuvent difficilement rendre compte de la forme fr., il est indiqué de supposer un dér. *boeckijn (Gesch., pp. 32-33; FEW t. 15, 1, p. 173). BBG. − Darm. Vie 1932, p. 107. − Lecoy (F.). Notes de lexicographie française. In : [Mél. Brunel (C.)]. 1955, t. 2, p. 116. − Robert (I.). La Tentation de l'argot. Déf. Lang. fr. 1969, no49, p. 10. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 343. |