| BOULIMIE, subst. fém. A.− PATHOL., PSYCHOL. Sensation continuelle de faim intense, se rencontrant le plus souvent dans les affections du système nerveux et les carences affectives, et entraînant la consommation d'une grande quantité de nourriture. Synon. techn. hyperoxie, hyperphagie, sitiomanie. Anton. anorexie, satiété : 1. J'ai su plus tard que la pauvre femme était sujette à une maladie assez rare que le vulgaire appelle faim canine, et que nous autres savants nous baptisons du nom de boulimie. Lorsque la faim la prenait, elle aurait donné sa fortune pour un plat de lentilles.
About, Le Roi des montagnes,1857, p. 64. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. à partir de Ac. 1798. − P. ext., fam. Grand appétit, sans cause pathologique particulière. Une boulimie enfantine (Druon, Les Grandes familles,1948, p. 252). B.− Au fig. Désir immense et impérieux de quelque chose. Synon. appétit.Boulimie charnelle, intellectuelle; boulimie de puissance, de terres : 2. Que détenons-nous encore qui soit à la mesure de cette grande faim? Cette grande faim, au centre de l'Europe, cette boulimie qu'il nous faut nourrir et que nous avons jusqu'ici nourrie avec la chair et avec le sang des autres...
Mauriac, Journal 3,1940, p. 225. Rem. Sens attesté dans les dict. gén. à partir de Rob. Prononc. : [bulimi]. Étymol. ET HIST. − [1372 bolisme « appétit insatiable » (Corbichon, Propriét. des choses, Richel. 22533, fo119c dans Gdf.) − B. de Gord., Pratiq., V, 4, ibid.]; 1594 boulimie (Sar. Men. dans Gdf. Compl.).
Empr. au gr. β
ο
υ
λ
ι
μ
ι
́
α littéralement « faim » (λ
ι
μ
ο
́
ς) « de bœuf » (β
ο
υ
̃
ς); cf. l'expr. fr. faim de loup. STAT. − Fréq. abs. littér. : 16. BBG. − Feugère (F.). En marge de l'exposition Charles V. dans le vocab. de Du Guesclin. Déf. Lang. fr. 1968, no45, p. 26; Feugère (F.). La Première Renaissance et notre vocab. d'Oresme à Christine de Pisan. Déf. Lang. fr. 1970, no51, p. 14. − Intermédiaire (L') des linguistes curieux. Vie Lang. 1956, p. 177. − Pamart (P.). Attention! route glissante ou les Promenades étymol. Vie Lang. 1968, p. 293. |