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BOULETTE, subst. fém.
A.− Petite masse molle, de forme plus ou moins arrondie, généralement pétrie à la main :
1. Isabelle, qui depuis longtemps avait cessé de manger, roulait distraitement entre ses doigts une boulette de mie de pain à laquelle elle donnait la forme d'une colombe... T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 282.
Spéc., ART CULIN.
1. Petite boule de viande hachée, de purée, etc., destinée à la nourriture d'êtres humains ou d'animaux. Les boulettes servent souvent à utiliser les restes de viande ou de poisson (Ac. Gastr.1962) :
2. J'avais vu le jardinier préparer des boulettes pour tuer les chiens errants. Il écrasait une bouteille avec une pierre et mettait le verre pilé dans une boulette de viande. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Confession, 1883, p. 892.
3. Il plaça devant elle une assiette où étaient rangées des boulettes de viande crue. − Mange-ça (...). Après avoir avalé trois boulettes, elle rechigna, en faisant une grimace de dégoût. − J'en ai assez, je ne peux plus. Zola, La Joie de vivre,1884, p. 1005.
2. ,,Fromage fermier fabriqué dans le Nord de la France`` (Lar. encyclop., Ac. Gastr. 1962). Boulette d'Avesnes, de Cambrai, de Thiérache.
Péj. Petite boule de crasse que l'on obtient en frottant une partie salie du corps humain :
4. Il trempa son pied droit dans l'eau, le prit dans sa main et commença à le frotter. La crasse s'en allait par boulettes. Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 74.
B.− Petite masse dure, de forme plus ou moins arrondie, servant de projectile pour une arme à feu. Synon. plombs, balles :
5. − Et cela? fit Durtal, apercevant dans un coin un énorme fragment de métal rond, une sorte de demi-calotte géante, veloutée de poussière, treillissée par de légères toiles semées, ainsi que des éperviers granulés de boulettes de plomb, de corps repliés d'araignées noires. Huysmans, Là-bas,t. 1, 1895, p. 53.
6. Tiens, écoute, là-bas les boulettes qui r'biffent! T'entends? Il s'arrête, débouche son bidon, boit un coup, (...)? Un coup de feu vient de retentir à côté de nous, traçant un court et brusque trait phosphorescent. D'autres partent, ça et là, sur notre ligne : les coups de fusil sont contagieux la nuit. Barbusse, Le Feu,1916, p. 245.
[P. anal. de fonction] Petite boule servant de projectile aux élèves :
7. ... tout ce papier noirci, au milieu duquel il vivait, lui rappelait la classe puante, les boulettes de papier mâché des gamins, la torture des longues heures stériles. Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 644.
C.− Au fig. Faire une boulette. Commettre une bévue :
8. − Mon cher patron, la banque a refusé des effets de vous passés par la maison Claparon à Gigonnet, sans garantie, est-ce ma faute? Comment vous, vieux juge consulaire, faites-vous de pareilles boulettes? Balzac, César Birotteau,1837, p. 305.
9. « Voyez-vous, reprit M. de Guermantes, même au point de vue de ses chers Juifs, puisqu'il tient absolument à les soutenir, Swann a fait une boulette d'une portée incalculable. (...), et la gaffe que commet Swann aura d'autant plus de retentissement qu'il était estimé, même reçu, et qu'il était à peu près le seul Juif qu'on connaissait. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 680.
Prononc. : [bulεt].
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1393 art culin. (Ménagier, t. 2, p. 224 dans T.-L.); 2. 1829 fig. et fam. « sottise, bévue » (Boiste). Dér. de boule*; suff. -ette*; le sens 2 est gén. expliqué à partir des boulettes de papier confectionnées par des élèves indisciplinés (FEW t. 1, p. 614, note 14).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 145.
BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 400. − Termes techn. fr. Essai d'orientation de la terminol. établi par le Comité d'ét. des termes techn. fr. Paris, 1972, pp. 97-98. − Wexler (P.-J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, pp. 207-216.