| BOUILLONNEMENT, subst. masc. A.− Agitation d'un liquide qui bouillonne : 1. Les sables courent. La vague d'eau les apporte en son bouillonnement; le soleil les sèche; le vent les balaie et les entasse...
Alain, Propos,1927, p. 739. − P. anal. 1. MÉTALL. Bouillonnement des moules. ,,Formation, due à un excès d'humidité, des « bouillons » ou bulles au moment où la fonte en fusion vient de remplir le moule`` (Quillet 1965). 2. Rare. [En parlant d'une pièce de lingerie] Fait de présenter des plis bouffants (cf. bouillon I B 3) : 2. Là-dessus elle nous parle de l'admirable portrait qu'Elstir a fait pour elle, le portrait de la famille Cottard, (...) confessant que c'est elle qui a donné au peintre l'idée d'avoir fait l'homme en habit pour obtenir tout ce beau bouillonnement du linge...
Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 715. B.− Au fig. Agitation violente, état d'effervescence. Le bouillonnement du sang dans les veines; le bouillonnement des passions, un bouillonnement de colère (cf. bouillement) : 3. Dès son début, il [Vigny] avait eu la volonté et la prétention d'ouvrir des voies, d'être le premier dans les tentatives et les audaces auxquelles conviait le bouillonnement romantique.
Thibaudet, Réflexions sur la littér.,1936, p. 31. − Spéc. Agitation politique. Le bouillonnement de Juillet (Lar. 19e);le bouillonnement révolutionnaire qui saisit l'Europe en 1848 (Dub.). PRONONC. : [bujɔnmɑ
̃]. Pour la transcr. avec [λ] mouillé cf. bouillir. ÉTYMOL. ET HIST. − 1582 « agitation d'un liquide qui bouillonne » (Paré, Licorne, 15 dans Gdf. Compl.); 1808 bouillonnement du cerveau (Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, p. 127).
Dér. de bouillonner*; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 210. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 325; xxes. : a) 381, b) 386. |