| BOUILLEUR, subst. masc. A.− Celui qui, par profession, fait bouillir une substance. Bouilleur d'os (Mét.1955).En partic. Celui qui convertit le vin en eau-de-vie. ♦ Bouilleur de cru. Propriétaire autorisé à distiller chez lui, pour sa consommation personnelle, des produits provenant exclusivement de sa récolte. Le privilège des bouilleurs de cru : 1. Autrefois, avant que la loi sur les bouilleurs de cru nous eût spoliés, chacun de nous possédait son alambic.
Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 53. − P. ext. Défenseur des intérêts des bouilleurs de cru : 2. J'en demande bien pardon à la Chambre, mais ce n'est ni comme bouilleur, ni comme antibouilleur que je suis à cette tribune.
Jaurès, Le Guêpier marocain (1906-08),1914, p. 32. ♦ Bouilleur de profession ou bouilleur professionnel. ,,Celui qui distille à façon pour le compte des bouilleurs de cru`` (Quillet 1965), Celui qui utilise ,,des matières premières achetées en vue d'une production destinée à être commercialisée`` (Lar. 3). B.− Emplois techn. Ce qui fait bouillir l'eau (cf. bouillant III B). 1. Tube placé dans ou sous une chaudière à vapeur et destiné à provoquer une vaporisation rapide de l'eau (cf. L. Ser, Traité de phys. industr., t. 2, 1890, p. 15). − Emploi adj. Tubes bouilleurs (Bouillet1859);éléments bouilleurs (L. Ser, Traité de phys. industr.,t. 2,1890, p. 101). 2. MAR. Appareil servant à faire évaporer l'eau de mer et à la distiller pour la transformer en eau douce destinée aux besoins du bord. Bouilleurs à basse pression (H. Le Masson, La Marine,1951, p. 108). 3. Abusivement. ,,Réchauffeur d'eau, dans lequel il ne se produit pas d'ébullition`` (Lar. encyclop.). 4. PHYS. ,,Réacteur nucléaire de petites dimensions, où la matière active est un sel d'uranium dissous dans l'eau`` (Lar. Lang. fr.). 5. TECHNOL. ,,Appareil d'une installation frigorifique à absorption, dans lequel le fluide frigorigène est comprimé à une pression suffisante pour être condensé`` (Lar. 3). Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. PRONONC. : [bujœ:ʀ]. Durée mi-longue [uˑ] dans Passy 1914; [λ] mouillé dans Littré. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. [1775 (Arrêt du 19 mai d'apr. Lar. Lang. fr. et Dauzat 1968; ce texte ne se trouve pas dans le Recueil gén. des anc. lois françaises, éd. Isambert et Decrusy)]; 1783 (Encyclop. méthod. Arts et Métiers, t. 2, p. 186 : bouilleurs ou brûleurs d'eau de vie); 1875, 11 déc. [dès 1851?] bouilleur de cru (Journ. offic., p. 10211, 1recol. dans Littré Suppl. : M. Say, ministre : « Ce n'est pas nous qui avons inventé cette dénomination [bouilleur de cru] » − M. Mestreau : « Je vous demande pardon, avant la loi de 1872, j'ignorais que je fusse un bouilleur de cru, et il y a un ministre à côté de vous qui l'ignorait également » − M. Say : « Vous auriez pu l'apprendre dans le rapport de M. Bocher, en 1851; il s'est servi de la même expression; elle n'a donc pas été inventée pour la circonstance); 2. 1838 technol. (Ac. Compl. 1842).
Dér. de bouillir*; suff. -eur2*; au sens 1 v. aussi brûleur. STAT. − Fréq. abs. littér. : 6. |