| BOUFFONNER, verbe. I.− Emploi intrans. A.− Vx. [Le suj. désigne un bouffon de cour] Amuser, distraire (cf. bouffon I B). Il [le nain] avait à bouffonner sur ordre (Druon, Le Lis et le lion,1960, p. 49). B.− P. ext., le plus fréq. Plaisanter. Bouffonner sur les événements du jour : 1. − ... Et il va com-man-der-en-chef-à la mer... commenta Fabrizio avec un sifflement d'admiration révérencieuse... Entre nous, il était tout de même temps que tu arrives. Que je te remette d'abord le bref du Saint-Siège, ajouta-t-il en cessant de bouffonner et en me tendant une enveloppe.
Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 198. − Affecter un ridicule exagéré dans les actes et les paroles (cf. parodier) : 2. premier page, bouffonnant. − Nous, par la grâce de Dieu, sublime monarque, taratata taratata...
Montherlant, La Reine morte,1942, II, 1ertabl., 2, p. 179. II.− Emploi trans. Prendre quelque chose ou quelqu'un comme objet de plaisanterie ou de raillerie. A.− [L'obj. désigne une pers.] Synon. de plaisanter qqn.Des repris de boisson bouffonnaient ces filles (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 145). B.− [L'obj. désigne une chose abstr.] L'étrange bouffon qui bouffonnait si bien la mort (Baudelaire, Petits poèmes en prose,1867, p. 133). PRONONC. ET ORTH. : [bufɔne], (je) bouffonne [bufɔn]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boufoner avec un seul f et un seul n. ÉTYMOL. ET HIST. − 1549 « dire des bouffonneries » (Rabelais, Sciomachie, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 396).
Dénominatif de bouffon*; dés. -er; cf. l'ital. buffonare terme anc., attesté au xives. (Sacchetti [1330-1400] et Arrighi dans le Dict. de la Crusca). STAT. − Fréq. abs. littér. : 18. BBG. − Sar. 1920, p. 11. |