| BOOM, subst. masc. A.− BOURSE. Hausse soudaine, habituellement de courte durée, d'un ou de plusieurs titres, voire de toute la cote (d'apr. Banque 1963) : 1. La manœuvre de l'escompte ne fut pas très active au cours du « boom » de 1926-1929, sans doute parce que le caractère de ce boom n'apparaissait pas alors nettement. En 1929, l'Amérique essaya cependant de freiner la spéculation, ...
F. Baudhuin, Crédit et banque,1945, p. 45. 2. ... le commerce du caoutchouc se réglait alors depuis Liverpool. En 1910, les prix se mirent à monter, les actions des sociétés de plantations s'arrachèrent à la bourse de Londres : ce fut le premier boom du caoutchouc.
J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes., t. 2, 1966, p. 357. − P. ext., ÉCON. ,,Phase de hausse générale de tous les indices économiques, concernant notamment la production, les prix et la spéculation. Il s'identifie avec un sommet de conjoncture`` (Baudhuin 1968). B.− P. anal. Prospérité subite et considérable. Boom économique : 3. L'activité de cette flotte [de tramping] qui doit correspondre à l'intensité des courants de trafic, reflète exactement la situation économique du monde. Si celle-ci est prospère, s'il y a boom, selon l'expression commerciale employée, les tramps sont activement utilisés.
J. Marie, Ch. Dilly, Le Transport mar.,1932, p. 131. 4. À côté du boom palestinien, de la croissance cryptogamique de Jérusalem, de l'activité fiévreuse de Caïffa, la vie de Beyrouth semble celle d'un petit chef-lieu de canton.
Morand, La Route des Indes,1936, p. 314. − P. ext. [En parlant d'un produit, d'un bien économique] Augmentation de prix, de valeur : 5. J'ai vu racheter 300 000 des Cézannes qu'il [Ambroise Vollard] avait vendus 3 000 dix ans auparavant pour assurer une rente de 300 francs par mois au vieux maître d'Aix, déboursant la forte somme sans sourciller, non par lucre ni pour se livrer à une spéculation up to date et profiter d'un boom avec le sourire, mais par amour, ...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 343. ♦ Loc. Être en plein boom (cf. être en plein boum). Les bijoux sont en plein « boom » à l'Hôtel des Ventes (L'Œuvre,4 mars 1941). C.− P. ext., fam. 1. COMM. ,,Réclame bruyante, en vue de lancer une affaire`` (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.). Boom sur les articles d'une vente. 2. Arg. scol. (École des hautes études commerciales). Synon. de surboom* (d'apr. Gilb. 1971). PRONONC. : [bum]. Barbeau-Rodhe 1930 transcrit : [bo:m]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1885 « réclame bruyante en vue de lancer une affaire, en Amérique » (M. Grancey, Chez l'oncle Sam, p. 82 dans Bonn.); 2. 1907 fin. boum « hausse, spéculation en bourse » (H. Bernstein, Samson, III, 5, ibid.); 3. a) 1953 « période de grande prospérité économique » (Rob.); b) 1960 « période au cours de laquelle une entreprise connaît un développement subit » (Lar. encyclop.).
Anglo-amér. boom (d'orig. onomatopéique) (FEW t. 18, p. 31) « hausse rapide des prix » 1879 (Lumberman's Gaz., 19 déc. dans DAE), « relance des affaires » 1881 (Harper's Mag. avr. 756/2, ibid.) « réclame bruyante lors du soutien enthousiaste d'un candidat politique » 1879 (Daily Telegraph, Londres, 26 déc., ibid.). Boum en 1907 est une forme adaptée d'apr. l'onomatopée boum. STAT. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Behrens Engl. 1927, p. 108. − Bonn. 1920, p. 13. − Giraud (J.), Pamart (P.), Riverain (J.). Mots dans le vent. Vie Lang. 1970, p. 47. − Pamart (P.). Infiltrations ou invasions. Vie Lang. 1969, p. 317. |