Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
BONNETERIE, subst. fém.
Industrie, commerce d'articles en tricot :
1. La mère Louis (...) payerait ses omnibus (...) autrement que par ses gains misérables de tricoteuse, elle qui tricote partout et sans arrêt, pour une maison de bonneterie? Colette, L'Envers du music-hall,1913, p. 121.
Magasin ou partie de magasin où l'on vend ces articles :
2. En bas, dans la galerie centrale, après les soldes de la porte, il y avait les cravates, la ganterie, la soie; la galerie Monsigny était occupée par le blanc et la rouennerie, la galerie Michodière par la mercerie, la bonneterie, la draperie et les lainages. Puis, au premier, se trouvaient les confections, la lingerie, les châles, les dentelles, d'autres rayons nouveaux, tandis qu'on avait relégué au second étage la literie, les tapis, les étoffes d'ameublement, tous les articles encombrants et d'un maniement difficile. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 612.
3. Il remarqua que les devantures des bonneteries étalaient presque uniquement des articles d'hommes, et assez inattendus pour la saison : gilets de tricot, ceintures de flanelle, grosses chemises de coton, chaussettes de laine. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 506.
P. méton. Articles en tricot, ou, p. ext., en d'autres tissus :
4. − C'est bien de la bonneterie que vous fabriquez, Monsieur L'Aumône? demanda Suzanne. − Oui madame, dit L'Aumône. − Le petit aurait besoin de flanelles et de chaussettes, dit Suzanne. Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 211.
Au plur., rare :
5. ... un de ces comptoirs d'acajou soigneusement cirés, qui font la gloire et le bonheur d'un respectable fabricant de bonneteries. Sue, Atar Gull,1831, p. 2.
1resattest. xves. « articles en tricot » (Métiers de Blois, 162, Bourgeois dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 296); 1718 « art et métier de bonnetier » (Ac.); dér. de bonnet*, suff. -erie*. [bɔnεtʀi] ou [bɔntʀi]. Dub. et Warn. 1968 admettent les 2 prononc. [bɔntʀi] dans Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Pt Lar. 1968 (cf. aussi Gattel 1841, Nod. 1844 et Fél. 1851); [bɔnεtʀi] dans Pt Rob. (cf. aussi Kamm. 1964, p. 147 et pour les dict. hist. : Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Littré et DG). Littré et DG mentionnent cependant la prononc. [bɔntʀi] qu'ils jugent ,,contraire à l'analogie de notre langue qui veut que -et suivie d'un e muet devienne sonnant`` (= [ε] ouvert, il s'agit de la loi des 3 consonnes). À ce sujet, cf. Fouché Prononc. 1959, p. 68 et Grammont Prononc. 1958, p. 126 : ,,Il y a continuellement lutte pour ces mots entre l'application normale de la loi phonétique et le produit analogique. Ainsi certains disent-ils pell(e)terie, pan(e)terie, grain(e)terie, louv(e)terie qui sont choquants bien que réguliers. D'autres plus nombreux disent bonnèt(e)rie, briquèt(e)rie et surtout papèt(e)rie faisant revivre en une certaine mesure avec cet é dans le dérivé, la voyelle accentuée du prétendu simple bonnet, briquette, papier, etc., c'est une erreur et l'e disparu dans le simple ne peut pas reparaître dans le dérivé``. Cf. enfin Mart. Comment prononce 1913, p. 172, 173 pour lequel c'est surtout dans le peuple qu'on entend [bɔntʀi]. Certains dict. et ouvrages reprochent à l'Ac. d'avoir choisi l'orth. avec un seul t qui ne correspond pas à la prononc. [bɔnεtʀi]. Cf. Fér. Crit. t. 1 1787 (Fér. 1768 écrit bonnetterie). Cf. aussi Littré et Lab. 1881, p. 36, 37 : ,,Quand un e, suivi d'une syllabe muette a le son d'un è ouvert, il faut [...] que cet e soit surmonté d'un accent grave [...] ou bien que la consonne qui le suit soit doublée``. Littré et Lab. 1881 soulignent l'incohérence de l'Ac. qui écrit d'une part bonneterie, d'autre part coquetterie, tabletterie, hôtellerie, chancellerie, etc. Fréq. abs. littér. : 49.