| BONIMENTER, verbe intrans. Faire le/du boniment. A.− SPECTACLES. Annoncer, présenter un spectacle avec beaucoup de verve : 1. Je l'ai connu alors qu'il bonimentait à l'Anatomic, Hall que mon père fournissait en figures de cire. Il avait à peine dix-huit ans et il avait déjà un bagout du tonnerre de dieu gour exhiber ses saloperies.
Queneau, Pierrot mon ami,1942, p. 143. B.− P. ext. Faire habilement l'article de sa marchandise. Bonimenter à perte de salive (A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 61). C.− P. anal., fam., péj. Tenir des propos plus ou moins artificieux visant à persuader, séduire, tromper : 2. La fierté satisfaite et rogue d'un qui n'a
Jamais voulu tromper, jamais été de force
À remettre au bois mort un peu de verte écorce;
Lui, jamais ne mentant et ne bonimentant,
N'a voulu de soi-même être le charlatan.
E. Rostand, Les Musardises,1890, p. 156. PARAD. (Quasi-)synon. baratiner, bavarder, bluffer, esbroufer, raconter des bobards/des histoires. Rem. Se rencontre except. à la tournure trans. : elle le bonimentait (J. de La Varende, Bric-à-brac, 1953, p. 210); faut-il qu'il vous ait bonimentée (Id., L'Homme aux gants de toile, 1943, p. 319). 1reattest. 1883 (L. Larchey, Dict. hist. d'arg., 2esuppl., p. 20); dénominatif de boniment*, dés. -er. − [bɔnimɑ
̃te]. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Baudez (J.). Le Cirque et son lang. Vie Lang. 1961, p. 623. |