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BOMBARDEMENT, subst. masc.
A.− Action de lancer, de larguer des obus, des bombes. C'était un bombardement d'enfer, le sol tremblait, l'air s'embrasait (Zola, La Débâcle,1892, p. 342):
1. ... il reste la patience infinie de ce peuple qui a tout souffert sans une plainte, sans un cri : les séparations, les bombardements, le froid, la faim, le travail forcé, ... Mauriac, Le Bâillon dénoué,1945, p. 449.
2. Un nouveau coup de fouet fut donné par la deuxième guerre mondiale aux dominions, à l'Amérique du Nord et du Sud, cependant que les industries de l'Europe étaient pilonnées par des bombardements ou dynamitées. J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes., t. 2, 1966, p. 546.
SYNT. Bombardement aérien, naval; − formidable, ininterrompu, intense, violent; effroyable, terrible -; bombardement d'artillerie; avion, escadre, groupe, mission de -; subir un -; être sous un -.
− P. anal. :
3. Il arrive que dans le grésillement d'un feu d'artifice, à travers le bombardement nocturne des étoiles, des fusées, des bombes solaires, nous voyions tout à coup se révéler à nos yeux dans une lumière d'hallucination, venus en relief sur la nuit, certains détails du paysage : arbres, tour, montagnes, maisons, ... Artaud, Le Théâtre et son double,1939, p. 42.
− Spéc., PHYS. Action de frapper une cible par un flux de particules ou de photons (cf. Nucl. 1964). Bombardement météorique (cf. H. Poincaré, Leçons sur les hyp. cosmogoniques, 1911, p. 245) :
4. Le bombardement moléculaire qui s'exerce sur nos talons et qui nous donne l'impression d'une attraction, s'exerce tout aussi bien sur un mannequin. Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct.,1930, p. 273.
SYNT. Bombardement atomique, cathodique, électronique, ionique, neutronique; − des corpuscules, des particules.
B.− P. plaisant., fam. Action de lancer des projectiles de toutes sortes (boules de neige, fleurs, etc.).
C.− Au fig. Harcèlement et bombardement de lettres anonymes :
5. ... ce qui affolait Beauclair, c'était une violente campagne que menait le journal local (...) L'attaque d'ailleurs, se réduisait à un bombardement d'erreurs et de mensonges, toute la boue inepte qu'on jette au socialisme, en caricaturant ses intentions et en souillant son idéal. Zola, Travail,t. 1, 1901, p. 259.
Prononc. : [bɔ ̃baʀdəmɑ ̃].
Étymol. ET HIST. − 1697 « action de bombarder » (Surirey, Mémoires d'artillerie, Paris, II, 353 dans Fr. mod., t. 25, p. 306); 1909 phys. bombardement cathodique (Le Radium, p. 144). Dér. du rad. de bombarder* étymol. 1; suff. -ement (-ment1*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 440. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 44, b) 357; xxes. : a) 381, b) 1 412.