| BOLIVAR, subst. masc. ,,Chapeau évasé adopté en France vers 1820, imité de celui que portait le grand libérateur de l'Amérique latine`` (France 1907). L'homme au bolivar; être coiffé du bolivar : 1. C'était le temps de la lutte des républiques de l'Amérique méridionale contre le roi d'Espagne, de Bolivar contre Morillo. Les chapeaux à petits bords étaient royalistes et se nommaient des morillos; les libéraux portaient des chapeaux à larges bords qui s'appelaient des bolivars.
Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 235. ♦ Emploi adj. : 2. Il revoyait le caraco en soie puce de tante Caroline, le chapeau bolivar aux bords immenses et recourbés du capitaine Lyrisse sanglé dans une longue redingote bleue...
Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 201. − P. ext., arg. : 3. Bolivar. Chapeau, − dans l'argot du peuple ... tout couvre-chef, de feutre ou de paille, rond ou pointu.
A. Delvau, Dict. de la lang. verte,1866, p. 38. Prononc. : [bɔliva:ʀ]. Étymol. ET HIST. − 1. 1819 modes chapeau à la bolivar (Observ. des Modes, III, p. 31 d'apr. Greimas dans Fr. mod., t. 17, p. 284); d'où 1819 bolivar « sorte de chapeau » (Ibid., p. 166, ibid.); 2. 1877 « sorte de flanelle » (Littré Suppl.); 3. 1928 « unité monétaire du Venezuela » (Lar. 20e).
Du nom de Bolivar, libérateur de l'Amérique du Sud (1783-1830), ce chapeau étant porté par les libéraux fr. de l'époque. V. Darm., p. 44. STAT. − Fréq. abs. littér. : 9. BBG. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 189. − Pamart (P.). La Parole est d'argent, mais le silence est d'or. Vie Lang. 1971, p. 138. |