| BOGUE1, subst. fém. BOT. Enveloppe piquante de la châtaigne, de la faîne, de la noisette et de certaines graines de légumineuses : 1. Malcourtois se rasséréna. Il souriait aux louanges du camarade, (...), poussant du pied les bogues de châtaignes vides qui bâillaient parmi les feuilles mortes : ...
Genevoix, Raboliot,1925, p. 207. − Loc. adv. En bogue. ♦ [En parlant d'un animal] Le hérisson, qui resta prudemment roulé en bogue (H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 122). ♦ [En parlant d'une pers.] Personne manquant de douceur, agressive, toujours sur la défensive : 2. Nullement combative avec ça [Suzanne], mais seulement châtaigne agaçante, toute en bogue : ...
H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 37. − P. métaph. [En parlant d'une pers.] Être châtaigne sous bogue. ♦ [En parlant d'une sensation, d'une manifestation] :
3. J'avais faim, mais une faim en bogue de châtaigne : piquante et de feu; ...
Giono, Triomphe de la vie,1941, p. 199. − [P. anal. de forme.] TECHNOL. Pelle servant à enlever la boue (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Prononc. : [bɔg]. Étymol. ET HIST. − 1537 boggue « enveloppe de châtaigne » (Lespleigney, Promptuaire, éd. Dorveaux, 98 dans Barb. Misc. 17, 7, p. 287); 1555 bogue (Belon, Nat. des oys., I, 4 dans Gdf.); 1753 technol. (Piganiol de La Force dans Barb., loc. cit.).
Mot originaire de l'Ouest, surtout attesté en Bretagne, Normandie, Anjou et Maine (FEW t. 20, p. 4a), prob. issu du breton bolc'h « cosse de lin », à rapprocher du vieil irl. bolg « sac », cymrique boly « panse », remontant au gaul. bulga, v. bouge « sac, valise » (v. Henry, Lex. étymol. du bret. mod., Rennes, 1900, et Dottin, p. 238). L'hyp. d'une orig. germ. (Barb., loc. cit.) n'est pas en accord avec l'aire géogr. du mot. STAT. − Fréq. abs. littér. : 8. DÉR. Boguer, verbe trans.,rare, emploi abs. [En parlant de châtaigniers] Former des bogues de ses fruits. Autour, des arbres agréables : un grand cormier plein de cormes, deux châtaigniers qui boguaient, un très haut noyer (J. de La Varende, Le Troisième jour,1947, p. 329).Fruits bogués. Enveloppés de bogues (cf. J. de La Varende, La Normandie en fleurs, 1950, p. 221).− La forme trans. est attestée dans Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Quillet 1965 :boguer des fruits (raisin, nèfle, coings). Les faire mûrir sur la paille. − 1reattest. 1866 (Lar. 19e); dér. de bogue1, dés. -er. BBG. − Monnot (R.). Le Châtaignier et le marronnier. Vie Lang. 1963, p. 455. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 84. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 104, 294. |