| * Dans l'article "BOCAGE1,, subst. masc." BOCAGE1, subst. masc. A.− Littér. Petit bois naturel caractérisé par des arbres peu élevés et clairsemés. Bocage frais, riant, sombre; un bocage de magnolias, de mûriers, d'oliviers : 1. Dans les campagnes, la surveillance que tous exercent sur chacun est cent fois plus facile que chez nous, puisqu'il n'y a pour ainsi dire ni forêt, ni bois, ni bocage.
About, La Grèce contemporaine,1854, p. 207. 2. Le soleil surgit à peine quand nous sortons du bocage enclos pour nous enfoncer, au trot de nos bœufs, dans la futaie profonde.
Loti, Un Pèlerin d'Angkor,1912, p. 149. Rem. 1. ,,S'emploie surtout en poésie`` (Ac. 1932). 2. ,,Le bocage est un petit bois sans culture, planté à la campagne pour se mettre à l'ombre. Le bosquet est un petit bois embelli par l'art, destiné à faire l'ornement des jardins d'agrément`` (Besch. 1845). − P. métaph. : 3. Elle [sa sœur] fut transplantée par son mariage à une petite distance de la ville natale dans une famille fort différente de la sienne. Elle aimait les distractions (...) elle eut des souffrances physiques, des difficultés matérielles, des tourments de toutes sortes à bonne dose (...) mais ce n'est pas possible de la plaindre quand on a connu ce bocage de la félicité.
J. Chardonne, Le Ciel dans la fenêtre,1959, p. 25. B.− GÉOGR. Type de paysage où les terres et les prairies sont encloses par des levées de terre plantées d'arbres, de haies vives et où l'habitat est dispersé. Le bocage breton, normand, vendéen : 4. Hoche pacifia le Bocage et le Marais, en écrasant les insurgés, en permettant aux gens paisibles de rebâtir leurs églises; en prenant Stofflet et Charette et les faisant fusiller.
Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 396. 5. À la même heure, le rapide de Paris file vers Le Mans et s'étire, parallèle à sa fumée, à travers le bocage qui est bien l'une des régions du monde où il y a le plus de vaches qui regardent passer le train.
H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 200. Prononc. : [bɔka:ʒ]. Homon. bo(c)cage2. Étymol. ET HIST. − 1. 1138 agn. boscage « lieu boisé, fourré » (Gaimar, Lestorie des Engles, éd. Sir Th. Duffus Hardy et Ch. Trice Martin, 6237, t. 1, p. 266), graphie sortie de l'usage dep. 1611 (Cotgr.); 1538 bocage (Est.), cont. poét. dep. Trév. 1704; 2. 1732 p. anal. géogr. (Trév. : Bocage [...] C'est aussi le nom d'un petit pays de Basse-Normandie, dans le Diocèse de Lisieux).
Dér. dial. de *bosc, forme sans doute primitive de l'a.fr. bos (ca 1160, Enéas dans T.-L.), v. bois; suff. -age*; la forme norm. a évincé la forme d'a.fr. boschage (ca 1175, Chr. de Troyes dans T.-L.) le bocage étant un type de paysage caractéristique de l'ouest de la France. STAT. − Fréq. abs. littér. : 252. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 862, b) 301; xxes. : a) 134, b) 93. DÉR. Bocageux, euse, adj.,vx. ,,De la nature des bocages, qui appartient aux bocages`` (Besch. 1845). Cette tourbe est-elle diluvienne? Sa position et sa nature bocageuse l'indiquent (J. Boucher de Perthes, Antiquités celtiques et antédiluviennes, t. 1, 1847-64, p. 76).Synon. de bocager (cf. Guérin 1892).− 1reattest. xves. boscageux (De vita Christi, Richel. 181, fo38adans Gdf.); dér. de bocage1, suff. -eux*. BBG. − Rohlfs (G.). Traditionalismus und Irrationalismus in der Etymologie. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 204. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 25 (s.v. boccage). |