| BOCAGER, ÈRE, adj. et subst. A.− LITT., emploi adj. 1. LITT. PASTORALE a) [En parlant d'une chose] Qui est propre aux bocages; p. ext., champêtre. Flûte bocagère; fêtes, joies bocagères. b) [En parlant d'un animé] Qui hante les bocages : 1. Sur un vase léger planent des fleurs légères
Et comme si les doigts de nymphes bocagères
En les laissant neiger les avaient mises là.
Mais c'est la lourde main d'un obèse prélat.
Jammes, Le 1erlivre des quatrains,Contraste, 1923, p. 27. Rem. Ac. 1798-1878 notent que le mot ,,n'est guère usité qu'en poésie``; Ac. 1932 l'enregistre sans mention particulière. 2. Néol. [En écho à potager] a) [Lieu] Qui porte des bocages, boisé. La terre n'était qu'un jardin bocager (Péguy, Ève,1913, p. 19): 2. Nesles est une petite ville gracieusement logée au creux d'une vallée bocagère dont les beautés auraient pu suffire à justifier le choix de Joseph.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 131. − Emploi subst., rare : 3. ... tu pourras « t' » acheter un jeune palmier « avec », pour le futur bocager que tu possèdes à Biskra. Avec le temps ce sera un exquis buen retiro, dont chaque feuille, d'arbre, représentera une feuille de vert (Ubu?).
Jammes, Correspondance avec Gide,1893-1938, p. 95. b) [Végétation] Qui rappelle celle des bocages : 4. La verdure devenait soudain touffue, bocagère. Des ormes, des tilleuls.
Audiberti ds(Lar. Lang. fr.,1971). B.− GÉOGR., emploi adj. et subst. ,,Habitant de la partie de la Vendée qu'on appelle le Bocage; qui concerne ce pays ou ses habitants `` (Lar. 19e). ,,le Bocager est rusé et défiant (...) La ténacité bocagère est fort connue`` (Lar. 19e).,,On dit aussi bocageon`` (Quillet 1965). Prononc. : [bɔkaʒe], fém. [-ʒ
ε:ʀ]. Étymol. ET HIST. − 1584 (Rons,. Elegie, XXX, dans
Œuvres, éd. Blanchemain, t. 4, p. 347), considéré comme poét. dep. Fur. 1690, qualifié de ,,vieilli`` au xviiies. dans Gohin.
Dér. de bocage1*; suff. -ier* réduit à -er apr. g. STAT. − Fréq. abs. littér. : 35. BBG. − Gir. t. 2 Nouv. Rem. 1834, pp. 16-17. |