| BOBOSSE, subst. Fam. Personne bossue. À cause de sa gibbosité, ses petits camarades ne l'appelaient plus que bobosse (E. Dubus dans Bruant1901, p. 67).Rem. Attesté dans de nombreux dict. d'arg. ainsi que dans Guérin 1892. Celui-ci atteste aussi un emploi adj. signalé également dans L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 45 : elle est un peu bobosse. − Spéc., dans l'arg. milit. Fantassin : Combien de pauvres bobosses l'ont amorcée [la saccade immémoriale] et accomplie sur les routes sans terme où les promenaient les conquérants et les stratèges.
A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 162. Étymol. ET HIST. − 1. 1825 « vieux galant » (E. Debreaux, in Vocabula amatoria [London 1896] dans Quem., sans attest.); 1866 subst. masc. (A. Delvau, Dict. de la lang. verte, p. 37 : Bobosse − Vieux galantin, dans l'argot des bourgeois) 2. 1866 subst. fém. (Id., Ibid. : Bobosse. Fille ou femme affligée d'une gibbosité, dans l'argot des faubouriens); 3. 1883 « fantassin » (Au 5eArtill., Besançon, témoin Willy, lettre à G. Esnault, sept. 1919 dans Esn. Poilu, p. 85).
Reduplication familière de la 1resyll. de bosse*; 3 aphérèse de fantabosse « fantassin » (1877, Darmesteter, Mots nouv. dans la lang. fr., p. 166) avec reduplication de la 1resyll., v. fantassin. BBG. − Kjellman (H.). Mots abr. et tendances d'abrév. en fr. Uppsala, 1920 Cr. Spitzer (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1921, t. 43, no1/2, p. 27. − Sain. Lang. par. 1920, p. 539. |