| BOBONNE, subst. fém. A.− Fam. [P. empr. au lang. enfantin] Bonne d'enfant; servante : 1. ... se trouvant seule dans quelque ruelle, (...), elle enlevait son chapeau, le remplaçait par un bonnet de bonne apporté sous son mantelet, (...) elle s'en allait trottinant, hardie, les hanches découvertes, petite bobonne qui fait une commission; (...). Qui donc aurait reconnu dans cette servante mince et vive Mmela Première Présidente Amandon?
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Chambre, 1884, p. 990. − Pop. [En emploi apostrophe, dans la bouche d'un mari s'adressant affectueusement à sa femme] :
2. Devant tout le monde, ils [les maris] prodiguent à la façon romaine (columbella) à leurs femmes des surnoms (...) ils les nomment : − mon chou... Ou, ce qui devient plus grave : − Bobonne, − ma mère, − ma fille, − la bourgeoise, − ma vieille! (quand la femme est très-jeune).
Balzac, Petites misères de la vie conjugale,1846, p. 145. B.− P. ext. et péj. Femme mariée d'un certain âge. Rem. 1. Ce sens est noté par Rob. Suppl. 1970. 2. On rencontre chez H. Bazin le même mot employé adjectivement : 3. ... bien énervante, la bourgeoise! Mais si bourgeoise, précisément, si brave, si bonne et même si bobonne!...
H. Bazin, Le Bureau des mariages,1951, p. 157. Étymol. ET HIST. − 1. 1833 fam., terme d'amitié d'un mari à l'égard de sa femme (L. Vidal, J. Delmart, La Caserne, mœurs militaires, p. 109); 2. 1865 « bonne, servante » (E. About, Trente et quarante dans L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., p. 45).
Formé de l'adj. bonne* avec redoublement expressif de la 1resyllabe. STAT. − Fréq. abs. littér. : 7. |