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BLUTOIR, subst. masc.
Appareil servant au blutage ou au criblage de diverses matières préalablement broyées :
1. N'aurais-je pas bien été là avec la triste, supposée fidèle, rêvant assis à ses pieds, la tête appuyée sur ses genoux, écoutant le bruit de la cascade, les révolutions de la roue, le roulement de la meule, le sassement du blutoir, les battements égaux du traquet, respirant la fraîcheur de l'onde et l'odeur de l'effleurage des orges perlées? Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 340.
2. Ce criblage du coke s'effectue dans des blutoirs cylindriques, dont les parois sont formées de toiles métalliques à mailles de dimensions variables, suivant la grosseur des morceaux que l'on veut obtenir. Y. Quéret, Manuel de l'industr. du gaz,1923, p. 244.
− P. compar. :
3. Est-ce que tout ne va pas par secousses (...) le sang qui nous saute dans les veines, l'horloge de l'église qui nous épluche le temps miette à miette comme le blutoir le grain... G. Sand, François le Champi,1850, p. 124.
− P. métaph. :
4. Là dans le cabinet particulier du banquier se décidaient les affaires. Là était le blutoir où l'on tamisait les propositions, le parloir où s'examinait la place. Balzac, Melmoth réconcilié,1835, p. 324.
1resattest. 1315 belutoir (cité ap. J. Richard, Thierry d'Hireçon, 65 dans R. Hist. litt. fr., 1898, p. 295); 1690 blutoir (Fur., s.v. bluteau); dér. de beluter, bluter*, suff. -oir*. − [blytwa:ʀ]. − Fréq. abs. littér. : 12.